Retour sur les 10 premiers matchs de la saison des Hawks
La saison a débuté il y a 3 semaines et nos faucons réalisent un début d’exercice intéressant.
Rétrospective générale
Ainsi, les Hawks sont actuellement à 7 victoires pour 3 défaites. Un bilan intéressant malgré un calendrier assez abordable.
Concernant le niveau d’adversité que l’on a rencontré, on a commencé par jouer 5 matchs contre des équipes du bottom 3 de leur conférence : les Hornets (13e de l’Est, défaite), les Pistons(14e de l’Est, 2 rencontres), le Magic (15e de l’Est) et les Rockets (15e de l’Ouest). Les 5 matchs qui ont suivi ont opposé les Hawks à une réelle adversité : les Bucks (1er de l’Est, 2 rencontres), les Raptors (5e de l’Est), les Knicks (8e de l’Est) et les Pelicans (8e de l’Ouest). Résultat : 4-1 contre les équipes du fond de leur conférence et 3-2 contre des contenders ou adversaires directs.
En s’attardant de plus près au calendrier, on se rend compte que l’on est en 4-1 à la State Farm Arena et en 3-2 en déplacement. Le Roadtrip des Grands Lacs (Detroit, Milwaukee et Toronto) a été compliqué. Les Hawks se sont fait peur contre les Pistons au premier match, avant de perdre les deux derniers du Road Trip.
Zoom sur les 3 défaites des Hawks
Attardons-nous sur les échecs qu’ont connu les Hawks.
Tout d’abord, le 3e match de la saison contre Charlotte qui a été une petite catastrophe industrielle. Dennis Smith Jr, Kelly Oubre et Nick Richards ont bousculé des faucons en grande délicatesse avec leur tir à 3pts. Malgré une sélection de tirs de bonne facture rien ne rentrait, à l’image du 0/7 de loin de John Collins, qui n’a pris que des tirs ouverts en catch & shoot. Lien vers le Thread d’analyse de cette défaite.
La défaite 123-115 face aux Bucks était une « défaite encourageante » avec un Trae Young en feu et une bonne défense sur Giannis en 1ère MT. Le match a été relativement accroché tout du long et c’était un premier test satisfaisant face à une équipe contender après 5 matchs contre des équipes de moindre mesure.
Enfin, le match a Toronto s’est soldé par une grosse défaite. Méritée et sans appel, notre lineup avec 2 meneurs n’a pas pu tenir le choc physique des Raptors. Trop grands, trop puissants et avec constamment 3 ou 4 ailiers forts sur le terrain, le challenge était trop ardu. De nombreuses pertes de balles ont été concédées (18 dont 13 avec la balle qui reste en jeu, débouchant sur 24pts sur balles perdues) et les Raptors ont beaucoup été sur la ligne (33/40 FT).
En plus de ces défaites, on s’est aussi fait peur en fin de match contre les Pelicans dans les dernières minutes du 4e QT. De +13 avec 5 minutes à jouer, NOLA a repris l’avantage. Des tirs forcés, des rebonds offensifs et des pertes de balle… un désastre rattrapé par un one-man show de Dejounte pour accroché une prolongation qui sera mieux gérée par nos faucons.
Ce que l’on a vu, en 3 points
Évidemment, avec 10 premiers matchs satisfaisants, on a vu bien plus de positif que de négatif. Cette rétrospective sera donc plutôt méliorative, même si des doutes subsitent.
1) L’arrivée Dejounte Murray
Son intégration était une interrogation majeure sur ce début de saison et la réponse est plutôt positive. Il a répondu présent à chaque match et a montré une bonne régularité. Ses 3 matchs références sont sans aucun doute les 3 derniers : sa masterclass à 36pts contre les Knicks, son triple-double contre les Pelicans avec le tir égalisateur pour obtenir la prolongation et son match sans Trae Young contre Milwaukee où il a été le grand constructeur d’un succès collectif.
Il apporte des deux côtés du terrain avec son envie et son intensité. Tournant à 2.5 interceptions de moyenne, il est sur un rythme encore plus élevé que la saison dernière où il avait déjà été meilleur intercepteur de la Ligue. Il est ainsi le 2e meilleur intercepteur de ce début de saison, derrière OG Anunoby et ses 3.1 steals de moyenne. Dejounte est aussi 5e aux passes déviées avec 4.0 déviations par match. Son engagement et ses qualités athlétiques lui permettent d’apporter au rebond et il arrive régulièrement à profiter de la lutte au box-out des pivots pour se faufiler et cueillir la balle (6.5 rebonds de moyenne).
En attaque, son scoring n’a pas baissé, loin de là. Malgré son nouveau contexte, il a surprenamment bien traduit sa production à Atlanta avec ses 22.3pts de moyenne. La répartition de ses tirs est très équilibrée : 1/3 sont pris au cercle, 1/3 à mi-distance et 1/3 à 3pts. On sent d’ailleurs que son intégration se fait peu à peu dans les automatismes et on trouve d’ores et déjà quelques situations préférentielles qui ont été mises en place (voir vidéo ci-dessous). Enfin, son apport au playmaking se faire ressentir. Au-delà du fait qu’il soit à 8.4 assists par match (pas mal à côté des 9.4 du meneur aux cheveux fins), cela a aussi fait évoluer la nature des tirs de Trae Young : cette saison, 50% de ses tirs à 3pts viennent d’une passe, dont 27.5% sont purement des catch & shoot (contre 22.3% venant de passes et 14% de catch & shoot l’an dernier).
2) La défense de John Collins
JC a ENCORE passé une nouvelle étape dans sa progression. Chaque année, il revient avec une nouvelle corde à son arc, devenu harpe entre temps, et cette année c’est la défense. On l’avait déjà vu progresser sur cet aspect de son jeu, dans la douleur et la sueur, lors de la saison 2019-20 où il était contraint de jouer pivot 50% du temps. Mais cette saison, il est tout simplement dans une autre stratosphère. Il a été, sur les 5 premiers matchs, le joueur qui a contesté le plus tirs, à la fois tout court ET à 3pts, de la Ligue.
Collins est toujours une force d’intimidation en aide de grande qualité, mais il a élargi sa palette. Il a montré certaines très bonnes défenses sur l’homme, que ce soit sur Giannis, Banchero ou Zion. Mais ce n’est pas tout, il s’est aussi grandement amélioré sur ses closeouts, contestant bien plus efficacement les tirs au large et envoyant aussi quelques jumpshot blocks.
Globalement, il semble plus impliqué et intense quand il est loin du panier, alors qu’il pouvait paraître plus souvent désintéressé les années précédentes. Il semble aussi plus mobile et sa pose d’appui en défense est bien plus tonique. Toutes ces améliorations font de lui l’actuel meilleur défenseur des Hawks. Son influence a tendance à être tentaculaire depuis 10 matchs et il n’est pas étranger au bon début de saison défensif de son équipe.
3) Le McMillan de début 2021 ?
Nate McMillan. Sauveur puis Lloyd Pierce bis, son coaching a fluctué. Mais en ce début de saison, on voit de très bons signaux rappelant grandement ses excellents 6 premiers mois à la tête de la franchise.
Tout d’abord, il faut pointer du doigt le fait que ses rotations sont très bonnes. Cela joue grandement dans l’intégration de Dejounte Murray et la répartition de temps de jeu et de responsabilités entre Trae et lui est excellente. Leur alternance permet aussi d’avoir une attaque bien plus fluide et aucune minute de second unit totale.
De plus, le jeu est souvent beau à voir. On voit des systèmes travaillées, des concepts tactiques mis en application et du mouvement. S’il s’était ramené mains dans les poches la saison dernière, le camp d’entraînement a été très productif cette année. Pour en témoigner, on trouve les situations préférentielles de Dejounte (vues plus haut), les « curl cuts » dont AJ Griffin a notamment profité (lien vers le Thread), les propositions d’alley-oop côté faible par Capela (lien vers la vidéo), l’ouverture des corners faibles pour permettre les renversements de Trae, la recherche active de 3pts à 45° en situation de transition, etc.
Au global, le tableau est positif pour McMillan, mais tout n’est pas parfait. Tout d’abord, si les rotations sont bonnes, le choix des hommes pose parfois question. On aurait aimé voir AJ Griffin plus souvent, plus longtemps et plus tôt. Chaque seconde qu’il passait sur le terrain était ultra positive, alors que Justin Holiday semblait parfois un peu dépassé par les événements. On peut néanmoins comprendre le temps qu’a pris McMillan afin d’intégrer AJ Griffin tant son match à Milwaukee a été abouti. Il prend son temps avec ce rookie et, vu ses prestations, difficile d’imaginer qu’il ait le même traitement que Jalen Johnson l’an dernier.
Enfin, une dernier critique, bien réelle cette fois-ci, est à déplorer : les ATO ! Littéralement « After Time-Out », ce sont les possessions qui suivent un temps-mort. Déjà, il a parfois du mal à les prendre durant les runs adverses, mais en plus de ça ses ATO sont souvent mauvais. Comme si le manque de rythme et le fait d’attaquer contre un adversaire complètement en place en défense empêchait nos Hawks de mettre en place un système. Cela est d’autant plus dommageable que c’est régulièrement le cas dans le 4e QT, quand les possessions comptent le plus.
Et la suite ?
Après 10 matchs, le bilan est plus que satisfaisant. Les Hawks sont dans les hauteurs de leur Conférence et le contenu est sérieux. Néanmoins, la donne pourrait vite changer puisque les 7 prochains matchs s’annoncent relevés, entre le match-piège contre le Jazz et le tour d’horizon des grosses équipes de l’Est. Plusieurs choses pourront être scrutées, tel que le temps de jeu d’AJ Griffin ou le niveau de Trae Young (parfois assez suspect…) mais les bases sont là.