Trae s’impose comme un des meilleurs attaquants de la Ligue… et ça dérange
Le talent de Trae était déjà difficile à remettre en question la saison dernière, mais avec son début de saison XXL qui s’accompagne des premières victoires des Hawks, les discussions autour de son statut dans la Ligue sont de plus en plus d’actualité.
Incroyable passeur, reconnu par Steve Nash comme sa réincarnation basketballistique, il a su s’imposer comme un des meneurs les plus talentueux en activité. Mais un joueur offensif ce n’est pas que du playmaking. Posons-nous donc la question suivante :
Comment Trae fait-il pour mettre le ballon dans le panier ?
Chaque joueur a ses petites astuces pour mettre des points, mais les plus grands ont des moves signatures. On ne parle pas des créateurs de moves, mais de ceux qui ont poussé leur maîtrise à un tel niveau qu’ils paraissent indéfendables.
Trae, ce petit filou, en a déjà 3. Oui, 3.
Le premier est le plus connu et le plus redouté : son shoot. Alors bon, est-ce que shooter à 10 mètre est un move signature ? Non, pas vraiment. Il oblige néanmoins les défenseurs adverses à le défendre dès le logo. Et si on devait identifier un move signature associé à sa capacité à shooter de loin, ça serait sûrement son enchaînement cross main droite puis shoot à 1 ou 2m de la ligne à trois points dans l’axe du panier ou un peu en décalé.
Le deuxième est simplement son flotteur. Une arme létale qu’il maîtrise sur le bout des doigts (malgré son manque de réussite en pré-saison) et qui lui permet d’éviter de se livrer sous le panier où son physique de crevette l’empêche de finir efficacement quand il est défendu. Il a incontestablement un des meilleurs flotteur de la Ligue. Dans ce domaine il regarde droit dans les yeux son père spiritual, Steph Curry, et il s’inscrit dans la digne lignée de notre Tony Parker national.
Introduisons son 3e move signature (c’est lui qui pose problème, entre autre).
On l’a déjà dit, mais la capacité qu’a Trae Young à appuyer sur la gâchette peu importe la distance en fait une menace constante et il est respecté par toute la Ligue dès qu’il passe le milieu du terrain. Une question se pose alors : Que faire lorsqu’on lui pose un écran ?
La première option est de switcher ou de passer devant l’écran, mais ce n’est pas une solution. Si on ne le suit pas derrière l’écran Trae aura tout le loisir et l’espace d’envoyer une bombinette. Et en cas de switch sur un big c’est presque pire. À la manière de Steve Nash il pourra faire le bigman qui a switché sur lui pour inscrire deux points faciles ou lui coller un stepback à 3 pts sur la tête.
La deuxième option est de le suivre sous l’écran pour pouvoir contester son tir ou le coller et tenter de contester son flotteur. Le problème c’est que si Trae a un peu d’espace, il peut coller un flotteur au-dessus du bigman adverse ou alors temporiser pour servir son rollman. Mais ce serait presque trop juste s’il n’y avait que ça…
En effet, Trae Young a développé un troisième move signature (vous voyez qu’on allait y arriver). Si son adversaire le suit de trop près, il va simplement se figer en pleine course et prendre le contact en balançant un shoot « Hallelujah » pour tenter un « four-point play » ou simplement prendre ses 3 lancers. Qu’est-ce que son défenseur peut faire contre ça ? Rien, juste rien.
Avec sa palette offensive Trae Young pose déjà des problèmes colossaux aux défenses adverses. On ne parle pas de problème sur des mismatchs, juste de problèmes tactiques sur le simple fait qu’on puisse lui poser un écran.
Mais tout le monde n’est pas d’accord avec ça et Trae Young commence à voir des voix s’élever contre son style de jeu.
À la manière de James Harden, Trae est devenu un maître dans l’art de provoquer des fautes et, comme James Harden, cela ne plaît pas à tout le monde. Si les méthodes du barbu peuvent poser des questions (notamment quand il étend son cylindre de joueur quand il shoot à 3 pts pour prendre 3 lancers), celles de Trae Young sont tout à fait légales.
Ce n’est pas Trae qui saute sur son défenseur mais son défenseur qui lui rentre dedans. Il a travaillé sur sa capacité à prendre le contact et joue un peu sur sa silhouette de crevette pour attirer les coups de sifflet, mais ce qu’il fait ne va (pour le moment) pas à l’encontre des règles.
Il va falloir que les coachs s’en rendent compte et tentent de trouver une parade à moins qu’Adam Silver ne préfère intervenir en créant une « Trae Young rule ». Parce que tant que ça marche, il va continue de le faire et il serait bête de ne pas le faire.
Si on n’en parle que maintenant, c’est sûrement parce que le projet des Hawks prend de l’ampleur. Il le fait depuis sa saison Rookie mais personne ne semblait s’en plaindre quand les Hawks jouaient un pick dans le top 5 de la Draft. Si les critiques arrivent avec le succès c’est de bon augure. J’espère que Trae Young sera critiqué plus souvent à l’avenir du coup.
Jouer contre Trae Young ça se prépare et ça demande un plan de jeu dorénavant, comme jouer contre Giannis ou le Shaq d’antan. Pourtant personne n’a fait de procédure à l’encontre de la nature pour avoir créé de telles anomalies, alors pourquoi en faire contre Trae Young. Autant apprendre à jouer contre si on ne veut pas qu’il obtienne des lancers à l’envie comme il l’a fait avant l’humeur de Steve Nash. Pour autant, cela ne l’empêchera pas de mettre des valises de points dans le jeu comme il sait le faire.