AJ Griffin crucifie les Bulls au buzzer
Hier dans la nuit, Atlanta recevait Chicago à la State Farm Arena. Un affrontement entre deux équipes en difficulté qui a donné naissance à un scénario complètement fou, avec un buzzer beater inscrit par le rookie AJ Griffin !
Le contexte
Après trois défaites de rang, ce match était un must win pour les Hawks afin de se relancer dans la course aux playoffs. De leur côté, les Bulls espéraient continuer sur leur lancée après leur victoire face à Dallas la veille. Les deux équipes arrivaient avec des absents : John Collins et Dejounte Murray pour Atlanta, Alex Caruso pour Chicago. Nate McMillan pouvait tout de même compter sur le retour de De’andre Hunter, absent depuis quatre matchs pour une blessure à la hanche.
Le match
Avant même le début de la rencontre, le scénario est particulier : au moment du coup d’envoi, l’horloge des 24 secondes ne répond plus. Comme pour prévenir que ce match allait être une histoire de chrono. Après quelques minutes de réparation, le coup d’envoi est finalement donné. Le premier quart-temps est plutôt à l’avantage des Bulls, qui s’appuient sur le duo Lavine – Vucevic pour mener prendre 7 points d’avance après les 12 première minutes. Mais ils subissent ensuite la réaction du banc d’Atlanta, mené par Bogdanovic et Okongwu, qui permettent à leur équipe de passer devant au score. Les Hawks défendent bien, ils restreignent parfaitement DeRozan, qui peine à scorer. À la mi-temps, Atlanta vire en tête, 58-50.
Au retour des vestiaires, les Bulls tentent de lancer un run pour revenir au score, sans succès. Les Hawks continuent de mettre les barbelés et de provoquer les pertes de balle adverse (18 au total). À la fin du troisième quart-temps, ils conservent un matelas d’avance, 85-78. Mais on commence à connaître cette équipe, une victoire n’est jamais facile, et les Hawks ont pris la mauvaise habitude de rater leurs quatrièmes quart-temps. Ce match n’échappe pas à la règle : emmenés par un Drummond déchaîné et un DeRozan inarrêtable, les Bulls recollent au score et passent même en tête à 3 minutes de l’issue du match, 105-103. On revit le scénario du match contre le Thunder.
C’est à ce moment précis que Trae Young, une nouvelle fois en grande difficulté au tir (27.8%), sort de sa boîte. Le meneur se montre décisif sur trois actions consécutives : il envoie un caviar à De’Andre Hunter, puis drive en vitesse pour un lay-up avant de dégainer à 3 points. Les Hawks repassent en tête, 110-107 à moins d’une minute du terme. Ice Trae is back.
Mais après un panier rapidement inscrit par Chicago et une possession d’attaque ratée par les Hawks, les Bulls ont même le ballon de la gagne. Bien défendu par Hunter, DeRozan manque son tir à mi-distance, mais Derrick Jones Jr. récupère le rebond offensif et subit une faute d’AJ Griffin (retenez bien ce nom, c’est important pour la suite). L’ailier de Chicago va sur la ligne, réussit le premier lancer … mais manque la deuxième ! 110 – 110, Hawks et Bulls partent en prolongations.
Un Overtime de folie
Pour les prolongations, De’Andre Hunter, sous restriction de minutes, est laissé sur le banc. Les Hawks débutent donc avec Young, Forrest, Bogdanovic, Griffin et Capela. Après un panier inscrit de chaque côté, Bogi prend les choses en main. Déjà auteur de 23 points avant l’overtime, le Serbe montre qu’il a la main chaude depuis son retour de blessure. Coup sur coup, il inscrit un shoot du parking et un tir par dessus la planche qui permettent à Atlanta de prendre 5 points d’avance.
Mais sur les possessions suivantes, les Hawks se montrent laxistes en défense et laissent Lavine accéder au cercle facilement à deux reprises. Les Bulls reviennent à égalité 20 secondes du terme. Dernière possession dans les mains de Trae Young, qui se montre une nouvelle fois clutch sur un side-step à deux points. Une seconde sur l’horloge, 121-119 Hawks, le match est presque gagné.
Presque, parce que Bogdanovic, auteur d’un excellent match jusque là, vient gâcher son oeuvre en commettant une faute sur le tir à 3 points de DeRozan. L’ailier des Bulls ne craque pas sur la ligne et inscrit ses trois lancers. Chicago repasse devant avec 0.5 secondes à jouer. Seul un miracle peut sauver les Hawks.
AJ Griffin, roi du buzzer
Ce miracle existe, il s’appelle AJ Griffin. Sur la remise en jeu, Jalen Johnson envoie un lob vers le rookie. La suite est difficilement descriptible, on vous laisse donc apprécier les images.
Après avoir inscrit le panier de la victoire face à Toronto il y a quelques semaines, le rookie AJ Griffin récidive et réussit donc son deuxième buzzer beater en carrière. Enfin, en un mois et demi de carrière. Une statistique phénoménale pour un jeune joueur qui semble déjà avoir tout des grands. Ce que l’on voudrait souligner ici, en plus de la difficulté du tir réussi par AJ, c’est sa force mentale. On se souvient en effet que c’est lui qui a commis la faute offrant l’égalisation et les prolongations à Chicago. Il est pourtant resté dans son match et a finalement offert la victoire à son équipe.
Le bilan du match
Hormis ce scénario improbable, que faut-il retenir de ce match entre Hawks et Bulls ? En premier lieu, la défense a été très bonne, en attestent les 122 points encaissés malgré la prolongation. Comme à son habitude, Clint Capela s’est montré dominant dans la raquette, c’est lorsqu’il était sur le banc qu’Andre Drummond y a fait sa loi face à Onyeka Okongwu. De’Andre Hunter s’est lui aussi montré précieux, avec plusieurs belles défenses sur DeMar DeRozan notamment. Enfin, on note des beaux hustle plays de Trent Forrest et quelques actions positives de Trae Young, avec des bonnes aides et des passages en force provoqués.
De l’autre côté du terrain en revanche, les Hawks ont eu plus de difficultés. Malgré des pourcentages au tir plutôt corrects (48% FG), ils manquent encore de réussite derrière l’arc, à l’image d’AJ Griffin (18.2%) et Trae Young (25%). Le meneur peine à retrouver son niveau de l’an dernier et affiche une perte de confiance inhabituelle. En revanche, il continue de faire briller ses coéquipiers avec 14 passes, aussi bien pour ses big men que pour ses shooters. La marque des Hawks est d’ailleurs très bien répartie, avec six joueurs qui ont inscrit plus de 10 points. Et puisqu’on parle de sniper, comment ne pas citer Bogdan Bogdanovic ? Sur la lancée de son gros match face à Brooklyn, le Serbe s’est une nouvelle fois montré précieux au scoring. Il retrouve peu à peu de l’adresse (42.9% à 3 points), ce qui ne peut faire que du bien à cette équipe dont le manque de spacing est l’un des plus gros défauts.
Plus que le niveau de jeu, c’est la très mauvaise gestion du match qui ressort comme le principal point négatif de cette rencontre. Les Hawks sont incapables de sécuriser leur victoire dans le dernier quart-temps, ils laissent systématiquement l’adversaire revenir et croire à la victoire. Et si les joueurs se sont montrés clutchs en attaque, on ne peut pas en dire autant des dernières possessions défensives. Entre les points laissés facilement, les rebonds mal sécurisés et les fautes « bêtes » concédées, nos Faucons ont clairement joué à se faire peur. Un peu d’expérience, de maîtrise et de leadership ne ferait pas de mal à cette équipe.
Atlanta s’impose donc au bout du suspens face à Chicago, 123 à 122. Une victoire aussi difficile qu’importante pour les hommes de Nate McMillan, qui ont joué avec le feu et ont failli laisser échapper un match qu’ils semblaient maîtriser. Rendez-vous dès ce soir pour un back-to-back face à Memphis !