De’Andre Hunter : Qu’attendre de lui ?
Après être revenu dans les grandes lignes sur l’ensemble de la saison collective de nos faucons, dirigeons notre attention sur plusieurs joueurs… à commencer par De’Andre Hunter.
Drafté en 2019, il a déjà 24 ans et entre dans sa dernière année de contrat Rookie. Alors qu’il est éligible à une prolongation cet Été, selon Chris Kirschner, un insider américain se focalisant sur les Hawks, sa cote auprès de certains GMs de la Ligue se situe actuellement autour de 12 à 15M$ par saison. Sur le papier, c’est un tarif assez faible, d’autant plus que l’on a prolongé Kevin Huerter pour 16.25M$/an. Comment expliquer cette cote ? En deux mots : incertitudes et irrégularités.
Rétrospective sur ses deux dernières années
Sa saison 2020-21
Il y a un an et demi, De’Andre Hunter entrait dans sa saison Sophomore. Ce début de deuxième saison NBA sera un récital de 18 matchs, avant une blessure au genou droit. Sur cette période, il avait posé un très solide 17/5/2 en 51/37/88 avec une défense étouffante et obtenu le statut de 2e meilleur joueur d’Atlanta de ce début de saison (voire meilleur joueur vu le niveau que montrait Trae Young…). Il se montrait agressif et exploitait au mieux ses qualités athlétiques ainsi que l’incroyable efficacité de son jumpshot, rentrant 51.4% de ses mid-ranges.
Malheureusement, cette blessure au ménisque du genou droit sonnera plus ou moins sa fin de saison. Il subit d’abord une opération pour nettoyer le cartilage de son genou ainsi que des injections de plasma afin d’accélérer le processus de guérison. 1 mois et demi après avoir contracté sa blessure, il tente un retour pendant deux matchs mais des écoulements de liquide à l’intérieur de son genou l’écartent à nouveau des parquets. Finalement, après un deuxième retour sur 8 matchs en toute fin de saison, dont le premier tour contre les Knicks, il est prononcé indisponible indéfiniment et se fait suturer le ménisque. Cette décision est positive sur la santé de son genou à long terme, mais lui fait manquer toute l’intersaison.
Sa saison 2021-22
Il revient finalement pour le deuxième match de la présaison, 4 mois après son dernier match, sans avoir pu travailler pendant l’Été et donc sans avoir pu progresser. Les débuts de sa 3e saison sont prometteurs, mais à nouveau une blessure au poignet et le COVID le coupent dans son élan. 2 mois plus tard, il revient et joue enfin 40 matchs de suite et effectue un très bon premier tour de Playoffs, avec 21 points de moyennes et un dernier match en 35pts/11reb.
Sur cette saison, Hunter montre une progression très encourageante à 3 points en finissant à 38% derrière l’arc. Zone par zone, il est devenu un expert du corner gauche, avec 46.8% (+15.5% par rapport à la saison précédente) depuis ce spot. Cette préférence est due à l’arrivée plus fréquente de la passe sur sa main forte, comme pour beaucoup de droitiers, à opposer à ses 28.6% (+3.6%) depuis le corner droit. Sur ses 3pts hors des corners, il est d’ailleurs monté à 37.2% (+1.7%) témoignant d’une amélioration globale à cette distance.
Malgré sa progression de loin, ce qui a sauté aux yeux, ce sont surtout ses limites à la création. Sur de nombreux matchs, il a semblé incapable de poser un dribble, l’empêchant de profiter d’espaces faciles avec son mid-range. Son efficacité dans cette zone intermédiaire a donc sensiblement chuté, passant à 37.2% (-14.9%), sans compter ses pertes de balle. De plus, son niveau moyen en défense n’a pas semblé autant impérial que la saison dernière, la faute à une mobilité moindre sûrement due à ses blessures et son manque de rythme (cela ne l’a pas empêché de mettre du monde en prison par moment). De la même manière, il n’a pas été aussi agressif que les saisons précédentes, que ce soit au rebond ou vers le cercle. Physiquement, cette saison a donc été bien en-deçà des attentes.
L’avenir d’Hunter
En dehors de Trae Young, personne n’est intouchable cet Été. Il ne faut pas se voiler la face, dans notre recherche de joueur All-Star à adjoindre à notre néo-All-NBA, Hunter fait partie des pièces ayant le plus de valeur et donc les plus propices à prendre les voiles. Avec son contrat Rookie, il est même le joueur qui a le plus de chance de partir, puisqu’aisément attachable à un plus gros contrat afin d’améliorer la contrepartie sportive de notre package. En bref, rien ne nous dit qu’Hunter sera à Atlanta en octobre, mais par soucis de pertinence dans cet article et parce qu’on n’a pas encore une boule de cristal ni infiltré la psyché de Travis Schlenk, on va faire comme s’il allait rester.
L’intersaison 2022
Malgré ses 24 (bientôt 25) ans, Hunter n’a réellement eu qu’une seule intersaison pour progresser dans sa carrière NBA. Ainsi, il n’est pas à exclure qu’il puisse obtenir une progression significative, même si l’inverse est bien plus probable.
Le premier point qui nous intéresse est sa défense. Cette saison en demi-teinte défensivement ne reflète pas le joueur qu’Hunter est. De ce côté-là du terrain, on attend plus une remise à niveau qu’une progression et cela passe avant tout par un travail physique. À la reprise, il devra être affûté et avoir mis ses problèmes de blessures derrière lui. En pleine forme physique, il a déjà les capacités suffisantes pour être un des meilleurs « wing stoppers » de la Ligue et ses problèmes d’agressivité au cercle et au rebond n’auraient plus lieu d’être.
De l’autre côté du terrain, il sait de son propre aveu qu’il va devoir travailler sur son handle et c’est ce qu’il a prévu de faire cet Été. Sa capacité à garder son dribble en vie lui permettra de mieux exploiter l’efficacité de son jumpshot ce qui sera déterminant pour la suite de sa carrière. C’est ainsi que l’on saura si le plafond de De’Andre Hunter est d’être un très bon « 3nD » ou de devenir un vrai « two-way player ». Cela sera aussi important pour la valorisation de son futur contrat et il serait donc logique qu’il parie sur lui et ne prolonge pas directement cet Été.
L’effet secondaire de cette potentielle progression balle en main est qu’il serait davantage amené à créer pour les autres. Actuellement, il passe très peu de temps avec la balle, ce qui est compréhensible vu son rôle et surtout l’organisation offensive des Hawks. Il n’est actuellement qu’à 1.3 assist par match (en 30 minutes), tandis que la moyenne des postes 3 est à 1.9 par match (en 23 minutes). S’il est amené à créer davantage son tir, il devra donc aussi travailler sur sa technique de passe afin de ne pas se faire surprendre par des prises à deux et de maximiser son apport.
(Sources statistiques : https://www.nba.com/stats/ et https://www.basketball-reference.com/)
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