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Le premier bilan d’intérim de Nate McMillan

Après 15 matchs d’intérim, il est temps de dresser un premier bilan concernant le travail de Nate McMillan.

Sauveur, Messie, Coach du Mois, on s’est très vite attaché à notre nouveau coach. Convaincant et inspirant, il a su tirer le meilleur de nos joueurs et les aider à retrouver le chemin de la lutte pour les Playoffs. Mais pour parler de McMillan, faut-il encore savoir qui il remplace.

Le départ de Lloyd Pierce

Deux ans et demi de Pierce, de quoi surprendre et décevoir.

Lors de sa première saison, son jeu offensif décomplexé était une surprise agréable d’autant que l’équipe ne visait pas les Playoffs à ce moment-là. Lui et son staff ont aussi bien développé nos jeunes, en témoigne la progression constante de John Collins, l’explosion de Trae ou la bonne fin de saison dernière de Cam Reddish. Il a aussi été une figure de proue des mouvements sociaux de la première partie de 2020 en NBA et, de ce fait, il a beaucoup apporté à la communauté afro-américaine et à toute la Géorgie. Le coach n’était peut-être pas convaincant, mais l’homme était apprécié. Il est toujours bon de le rappeler.

Sportivement, les objectifs de cette saison semblaient clairs : il faut viser les Playoffs. Malheureusement, cet objectif n’était pas rempli après 3 mois de compétition. Au moment de son départ, les Hawks étaient en 14-20 et pointaient à la 11e place de la Conférence Est, à seulement une victoire des 14e mais aussi 4 victoires de la 4e place.

Son départ semblait nécessaire tant il n’était pas convaincant au-delà de son bilan mitigé. Tactiquement dépassé, ses mauvaises rotations, son absence de playbook et sa mauvaise gestion des fins de match n’aidaient pas ses joueurs à performer sur le terrain dans l’optique d’accrocher les Playoffs. Mais ce n’est pas tout, il avait aussi des problèmes de communication et de gestion du vestiaire. Il avait perdu la confiance du groupe, sa relation avec Trae était tendue et on sait maintenant que Cam Reddish jouait sous pression lorsque LP officiait.

Son licenciement était donc logique et semblait inévitable puisque son coaching n’apportait aucun espoir d’amélioration du bilan. Par contre, les circonstances de celui-ci sont assez spéciales. Limogé juste après la fin du mois de Février, avec toute la symbolique sociale de ce mois commémoratif, le timing semblait un peu hypocrite de la part d’une Franchise tant impliqué dans les luttes sociales mais les raisons sportives étaient suffisantes pour que le FO s’en sépare. Tout politique et social une Franchise soit-elle, il ne faut pas oublier que le sport prévaut, d’autant plus que Lloyd Pierce a été remplacé par un autre coach afro-américain. Cela pourrait sembler anodin dans une autre Franchise, mais à Atlanta ces questions sont importantes.

Un changement de coach prévisible

On l’avait un peu senti venir. La venue de Nate McMillan n’était pas un choix innocent de la part de Travis Schlenk. Coach expérimenté, il avait pour objectif d’assister Lloyd Pierce et d’aider dans sa progression, mais en cas de défaillance du coach d’Atlanta, Nate ferait un remplaçant de premier choix.

Par ailleurs, il a eu le temps de coacher l’équipe lors de 3 matchs, à l’occasion de l’absence de Lloyd Pierce, présent au chevet de sa femme pour la naissance de sa fille. Lors de ces 3 matchs, McMillan a obtenu 2 succès. L’un contre des Celtics dans le creux de la vague, l’autre contre les Nuggets d’un Jokic bien contenu par Clint Capela. Lors de cette petit pige, nos joueurs ont semblé plus investi et notamment Trae Young qui sortit 3 matchs de haut vol à 35 points et 11 caviars de moyenne avec un solide 62/48/90.

La recette de McMillan

La prise de fonction de McMillan s’est rapidement ressenti dans le jeu de nos Hawks. Outre sa meilleure gestion des fins de matchs et des temps-morts, il a apporté une sorte de renouveau tactique.

En début de saison on avait vu de vrais préceptes tactiques avec du mouvement sans ballon, de multiples écrans et une balle qui circulait de mains en mains. Malheureusement, cette tendance collective s’était atténué en cours de saison, mais McMillan a réussi à la faire réapparaitre en seulement quelques matchs. Ainsi Trae peut se permettre de faire des matchs moins convaincants sans mener l’équipe à une défaite, symbole de l’envie de sortir de la Trae-dépendance dans laquelle l’équipe avait sombré.

Enfin, tactiquement il fait en sorte de mettre ses joueurs dans les meilleures dispositions possibles en fin de match grâce à de bons systèmes, ce qu’on ne retrouvait pas chez son prédécesseur. A noter par exemple l’excellent système en fin de match contre les Spurs il y a quelques jours, permettant à Trae de filer au cercle déjà lancé et avec son défenseur dans le dos.

Crédit : ESPN.com

La série de 8 victoires

D’office, l’arrivée de McMillan s’accompagne avec la disparition de la frustration et du déficit de confiance engrangé sous Lloyd Pierce. Cela s’est senti dès le premier match et était en soi un premier point positif du changement de coach.

Ainsi « rassurés », les Hawks ont commencé à enchaîner les victoires, accumulant de plus en plus de confiance au fil de celles-ci. Au final, ce sera une très belle série de 8 victoires qui ouvrira le mandat de McMillan, lui permettant d’obtenir la distinction de Coach du Mois alors qu’il n’est qu’intérimaire… de quoi soutenir son dossier pour un potentiel engagement à plus long terme cet été.

Il ne faut pas se voiler, cette série de matchs était assez accessible, d’autant plus que nos Hawks ont eu une réussite insolente concernant le timing de leur match. Le Heat ? Sans Butler. Le Magic ? Aaron Gordon et Evan Fournier out, sans compter tous leurs jeunes à l’infirmerie. Les Raptors ? VanVleet et Siakam indisponibles. Les Rockets ? Absence de Wall et de Wood. Les Lakers ? Pas d’AD et un LeBron malheureusement blessé après 11 minutes sur le terrain. Les 3 seules équipes complètes que l’on a affronté lors de cette bonne série étaient les Kings, les Cavs et le Thunder. Autant dire que seules les équipes les plus abordables étaient épargnées par les absences.

Ainsi, on peut facilement être amené à penser que cette bonne série était juste dû à la simplicité de cette partie du calendrier. Néanmoins, il faut rappeler que c’est bien beau de jouer les matchs « faciles », encore faut-il les gagner. Je prend à témoin Lloyd Pierce qui avait laissé passer une série de matchs abordables en début Janvier, multipliant les erreurs de coaching à cette occasion. Non, le calendrier ne fait pas tout…

Crédit : Yahoo ! Sport

Le road-trip de 8 matchs

Après 7 victoires sous McMillan, les Hawks voyaient se dresser devant eux leur premier défi : 15 jours de road-trip à l’Ouest et pas moins de 8 matchs de suite loin de la State Farm Arena. Et le calendrier est complexe : les Lakers, les Clippers, les Nuggets et les Suns sont de la partie, soit le top 5 de la Conférence à l’exception du Jazz.

Les 7 victoires précédentes étaient relativement simples et pouvaient apparaître comme des résultats en trompe-l’œil. Pourtant, les Hawks réussissent à confirmer le bon début de mandat de McMillan lors de ce road-trip.

Les joueurs ont continué à être sérieux et impliqué, à jouer collectif et à redorer leur bilan. Ainsi, ils ont sont ressortis de ce road-trip avec un bilan de 4W-4L. Ce road-trip était long et harassant et on a senti que les organismes des Hawks étaient poussés à bout. En témoigne Capela qui n’a pas pu mettre tout l’intensité au rebond qu’on lui connaît contre Denver et Phoenix ou encore le repos offert à Trae et Gallo contre les Pelicans.

Même si cette série de matchs a été éreintante, il faut noter la montée en puissance de Bogdan Bogdanovic qui a pris du rythme après avoir raté 25 matchs à cause d’une blessure au genou. Enfin, on a pu voir les premières performances de Lou Williams et les perspectives de son association avec Gallinari.

Crédit : hawks.com / Joe Murphy (Getty Images)

En somme, les débuts de Nate McMillan sont très prometteurs. Il est historiquement un coach très convaincant en saison régulière et il le prouve une fois de plus lors de cette intérim. L’arrivée de Lou Williams va aussi dans ce sens puisqu’il performe en cours de saison malgré quelques incertitudes en post-season.

L’objectif est plus que jamais d’atteindre les Playoffs. Les Hawks sont bien partis puisqu’ils émargent à la 4e place de leur Conférence à l’heure actuelle (même si on fait difficilement classement plus serré). En l’état, Nate McMillan est bien parti pour s’inscrire dans la durée en tant que Head Coach de la Franchise géorgienne.