Résumé,  Une

Les Hawks ont passé le premier tour : Les Knicks c’est fait, maintenant direction Philly

Il est loin le temps où Lloyd Pierce plombait les matchs d’Atlanta. On pourrait presque se remémorer ces temps où les Hawks étaient une équipe médiocre avec une petite larme dans le coin de l’œil. Quand on voit le step-up qu’a provoqué la prise de fonction de McMillan, on est en droit de se réjouir. Le 28 Février, qui aurait cru qu’Atlanta passerait un tour de Playoffs ?

Mais maintenant, c’est fait. Les Hawks ont passé un tour de Playoffs pour la première fois depuis 2016. Retour sur cette série survoltée contre New York gagnée 4-1 par nos faucons il y a 48h.

La première série de Playoffs de Trae

On ne va pas se mentir, Trae n’est globalement pas apprécié à sa juste valeur. Joueur qui ne fait pas gagner, boulet défensif impossible à compenser, marchand de fautes… On connaît tous les critiques injustifiées le concernant. Bien sûr, elles ne vont pas disparaître en une seule série de Playoffs, et elles ne disparaîtront de toute façon jamais. Néanmoins, aucune scène ne vaut celle des Playoffs pour montrer qui il est vraiment.

Et Trae a répondu présent dans une première série de Playoffs de patron. 29.2 pts, 9.8 assists et seulement 3 turnovers par match sur cette série, mais surtout une incroyable justesse dans le jeu sur ses 3 premiers matchs. On l’a vu moins forcer à 3pts et prendre ce que la défense des Knicks lui offrait. Il a posé problème aux Knicks grâce à sa maîtrise du Pick & Roll, il a servi ses coéquipiers et a pris ses responsabilités. Il a été de loin le meilleur joueur de cette série.

Trae a commencé sa série au MSG sous les insultes et les huées et il l’a finie dans cette même salle avec un dagger de 8 mètres coupant une ovation du MSG rendant hommage à la bonne saison des Knicks. Il a reçu des crachats, il s’est fait insulté, il s’est pris des taquets, il a trashtalké le MSG, il est rentré dans la tête de Reggie Bullock… mais il a toujours répondu présent sur le parquet.

Pour New York, Trae est un parfait méchant et en l’espace d’une série il a déjà écrit un peu de sa Légende en Playoffs. Il est le premier joueur depuis Jordan à inscrire 30 pts au MSG dans 3 matchs de Playoffs de suite et il est le seul joueur de l’histoire à avoir compilé 145 points et 45 passes sur ses 5 premiers matchs de Playoffs en carrière, un beau début d’histoire mythologique.

Le livre des Playoffs s’est ouvert pour Trae et le premier chapitre était passionnant, il va maintenant falloir continuer son histoire au prochain tour face à ce qui se fait de mieux à l’Est.

Crédit : Seth Wenig / New York Times

Les prouesses de McMillan

Quelle série de la part de McMillan ! Dès les premières minutes de ces Playoffs, on a senti qu’il était arrivé en étant préparé.

Son plan de jeu défensif a tout de suite pris et Julius Randle en a fait les frais. JC et Hunter se sont relayés sur lui, même Solo et Bogi ont fait des bonnes séquences défensives malgré la mismatch apparente et Capela était toujours présent en seconde lame pour lui fermer le chemin du panier. Résultat, Randle a été assez transparent et c’est toute l’attaque collective des Knicks qui s’est effondrée au point de ne vivoter qu’en se basant sur des individualités (notamment Derrick Rose).

Tout n’a pas été parfait, bien sûr, et les rotations binaires aux matchs 1 et 2 étaient inquiétantes. Si le Game 1 a été gagné au buzzer, la défaite au Game 2 a clairement fait cogiter McMillan malgré une conférence d’après-match qui ne laissait pas présager d’adaptation. Au final, dès le match suivant Nate s’est adapté et a proposé des rotations hybrides où les Hawks n’avaient plus vraiment de temps faible contrairement aux 3e QT des deux premiers matchs.

En somme, sa prestation était vraiment impressionnante et sa réputation de coach efficace en Saison Régulière et décevant en post-season n’a pas été respectée, pour notre plus grand plaisir.

L’équation du premier tour n’avait qu’une seule inconnue, Julius Randle, mais contre Philly ça sera une autre paire de manches. La question suivante est donc légitime : Comment McMillan s’en sortira au deuxième tour contre des 76ers bien mieux armés et débordant de joueurs problématiques ? Début de réponse dans 2 jours.

Crédit : TheAthletic

Un collectif à la hauteur

On s’y attendait sans pouvoir le voir constater sur le terrain avant la fin de saison, mais Travis Schlenk a constitué un effectif ultra complet et talentueux et ça s’est bien vu dans cette série face aux Knicks

Capela a eu un superbe apport, que ce soit en second lame sur Randle ou au rebond et on était moins serein sur les séquences où il se reposait. 10 points, 13.4 rebonds et 2.2 de blocks de moyenne, on l’a moins cherché sous le panier, notamment parce que la défense intérieure des Knicks était meilleure que leur défense extérieure, mais il a été ultra valuable.

Alors qu’il s’était avéré être un sniper constant en SR, Bogi n’a pas été aussi irréprochable au tir. Néanmoins, il a été surprenant dans son apport à la création et surtout au rebond. Tout en intensité, il a aussi été très bon en défense, ce qui n’était pas du tout attendu de sa part, et il a même contenu Randle de manière ultra efficace sur de courtes séquences. Pour matérialiser son impact sur la série, rien de mieux que citer son énorme +/- de +78 sur ces 5 matchs, le plus élevé de la série.

Offensivement, Hunter n’a pas été grandiloquent. Quelques 3pts, des petits mi-distances tout doux et c’est à peu près tout. Par contre, il a participé à l’extinction en règle de Julius Randle. Le duel physique a été relevé avec brio malgré son retour de blessure et il a tenu le meilleur joueur adverse pendant toute la série.

En parlant d’éteindre Julius, JC a aussi été de la partie. Capable d’encaisser le choc, il a aussi su être archi efficace en attaque. Avec ses gros pourcentages (53.7/38.9/90.9), il a bien traduit sa propreté habituelle dans un contexte de Playoffs. Hormis un match 2 compliqué par des problèmes de fautes, Collins a effectué une série pleine et convaincante.

S’il ne devait y avoir qu’une ombre au tableau, ça serait Gallinari. C’est simple, il a raté tous ses matchs au MSG. La pression ? Peut-être. Il n’empêche que quand il ne rentre pas ses tirs, son apport devient très vite négatif puisqu’il se fait continuellement exposer en défense. Il faudra faire mieux au prochain tour, c’est une certitude.

On allait presque l’oublier, mais non, on va bien en parler : Kevin Huerter a fait une série fabuleuse. Une petite dizaine de points, quelques rebonds, de très bons pourcentages (48.6% au tir et 45.5 de loin) mais aussi une défense exceptionnelle. Dur d’y croire il y a un an, mais cette saison Huerter est devenu un défenseur correct voire même plutôt bon, et ça s’est vu dans cette série. Le leader de notre second unit sur cette série, c’était lui.

Un petit mot rapide sur les autres : Lou Will n’a pas énormément joué et il n’a pas été très convaincant (trop d’ISO), Okongwu a été très bon et aurait mérité plus de temps de jeu (au dépend de Gallo) et Solomon Hill a été… FABULEUX. Et c’est de ça qu’on va parler dans la prochaine section.

Crédit : nba.com/hawks

Une série de Playoffs déjà inoubliable ?

Je doute que la série entre Memphis et Utah aura le même écho que la série entre New York et Atlanta. Un retour en Playoffs pour ces deux Franchises et un vrai scénario de film. Un MSG bouillonnant, insultant Trae Young à tour de bras avant que celui-ci ne refroidisse la salle, des joueurs qui ont appris à se détester en quelques matchs, du trashtalking et plusieurs tensions qui ont failli tourner en bagarre, on risque de ne pas oublier cette série d’aussitôt. Les graines d’une rivalité ont été semées.

Tous les acteurs de cette série était impliqués à 100%. Trae Young a trashtalké dès qu’il a pu et les autres faucons l’ont soutenu. John Collins a protégé Trae et a failli se battre à plusieurs reprises et on peut en dire autant de Solomon Hill. Il n’a joué que 18 minutes sur l’ensemble de la série, mais on l’a vu soutenir les joueurs en bord de terrain et ne pas hésiter à rentrer dans Reggie Bullock et Nerlens Noel quand c’était nécessaire. On a l’impression qu’au travers de cette série, un groupe est né à Atlanta.

Même si on aurait pu s’attendre à une meilleure prestation de la part des Knicks, le MSG a fait son office pour rendre cette série mémorable. Rien ne vaut une Mecque du Basket remplie pour créer de la dramaturgie. Ainsi, Trae a rapidement été comparé avec Reggie Miller et la Knicks Nation n’a pas pris beaucoup de temps pour se mettre à le détester.

On n’a qu’une seule envie, c’est de les recroiser en Playoffs dans les années à venir pour continuer l’histoire qui a été commencée ces deux dernières semaines.

L’Ogre de Philadelphie

La saison de nos faucons est déjà une franche réussite. McMillan nous a permis d’accrocher les Playoffs et on s’est même payé le luxe de passer un tour. Nos joueurs ont donc l’opportunité de se créer un peu plus de vécu collectif en post-season avec ce deuxième tour contre les 76ers. Les Hawks sont clairement des outsiders pour cette série, mais rien n’est impossible.

Philly semble avoir un chemin tout tracé vers les Finales de Conférence et ils sont de toute façon de réels contenders pour le Titre en leur qualité de meilleur bilan de l’Est. Comme vous le savez, ils ont basé leur succès sur leur trio Embiid, Simmons et Harris et ils ont enfin réussi à construire un supporting cast intéressant autour d’eux avec les arrivées de Seth Curry, Danny Green et George Hill. Après son revival l’an dernier du côté des Lakers, Dwight Howard s’avère être un backup intéressant quand Jojo se repose, même s’il a tendance à faire beaucoup de faute et qu’il n’a pas peur de se prendre des techniques. Enfin, ils s’appuient aussi sur Thybulle, Maxey et Milton, 3 jeunes joueurs leur apportant leur contribution au succès des 76ers.

Même si on ne va pas rentrer dans le détail des confrontations de cette série, il faut tout de même s’arrêter sur deux « dossiers » qui seront importants dans cette série.

Tout d’abord, Joel Embiid. Il s’est blessé dans le Game 4 contre les Wizards en se faisant une déchirure partielle du ménisque et il a manqué le Game 5 qui a suivi. Cela risque dans le meilleur des cas de le gêner, voire même de limiter son temps de jeu ou de l’empêcher purement et simplement de jouer. Il est encore trop tôt pour savoir précisément ce qui en sera lors de la série mais Embiid est un joueur si dominant que son absence ou la diminution de son apport serait un point majeur à considérer pour la physionomie des confrontations à venir. Quoiqu’il en soit, on a le luxe de pouvoir mettre Capela sur lui. Bien que notre Suisse favori (désolé Thabo) ne soit pas un lockdown défensif incroyable, il a le coffre pour encaisser le choc et on aurait quand même Okongwu en sortie de banc pour essayer de ralentir Jojo. Si celui-ci joue 36 minutes par match, j’ai très peur des rotations de McMillan et notamment des séquences avec Collins en poste 5. Malgré ces séquences qui seraient clairement suboptimales pour nos faucons, on peut quand même s’attendre à voir nos joueurs doubler Embiid au poste et essayer de réagir et de le contenir collectivement, un peu à la manière de ce qu’on a fait contre Randle (même si le défi sera autrement plus complexe).

Le deuxième « dossier » est le cas Trae Young. Notre meneur et Franchise Player a tellement éclaboussé le premier tour de son talent qu’il y a fort à parier que les 76ers ne le laisseront pas faire sa vie comme il l’entend dans cette série et ils ont des joueurs à mettre dessus. L’option qui la plus évidente serait de mettre Ben Simmons dessus, mais je ne la trouve pas convaincante. Ben Simmons est un joueur puissant, mobile et intelligent, capable de lockdown de nombreux All-Star, mais je doute que Trae soit vraiment un bon matchup pour lui. En 1 contre 1, Ben le détruirait, mais notre meneur a tendance à beaucoup prendre d’écran et ça l’Australien risque de ne pas aimer. En effet, il serait trop souvent pris dans les écrans et Trae ne se gênerait pas pour provoquer des fautes s’il essaye de trop le coller en le suivant derrière l’écran. C’est pour ça que je pense que Trae sera défendu par Danny Green et Matisse Thybulle. Ce sont deux excellents défenseurs mais offensivement, ce n’est pas fameux. On sait que Danny Green n’est pas le genre de joueur à partir en drive pour profiter d’une mismatch et Thybulle est encore très raw en attaque, on aurait donc toujours un joueur sur lequel cacher Trae en défense, ce qui est une petite consolation.

Crédit : 20minutes

S’il faut ne retenir qu’une seule chose, c’est que cette saison est déjà amplement réussie. Afin de la parfaire, il faudrait réussir à accrocher ces 76ers pour prolonger la série de quelques matchs. Un upset n’est pas impossible, mais disons que l’on n’en a pas besoin, notre groupe progresse, accumule de l’expérience collective et pourra être encore plus ambitieux l’an prochain. Sur ce, profitez bien de cette expérience de Playoffs prolongée, en espérant que nos Hawks nous fassent encore un peu rêver jusqu’à la mi-Juin.