Résumé de saison,  Une

Bilan de la saison 2022-23 des Hawks

Auteurs d’une saison en demi-teinte durant laquelle ils n’ont jamais réussi à trouver de continuité dans leurs résultats et dans leur jeu, les Hawks n’ont encore une fois pas répondu aux attentes. Si les problèmes de coaching ont longtemps été mis en avant, ils n’expliquent pas tout aux performances décevantes des Faucons. On fait le bilan, au cas par cas, sur cette saison 2022-23 mouvementée.

Trae Young

Au sortir d’une saison 21-22 exceptionnelle, Trae Young n’a pas réussi à maintenir des standards aussi élevés. Il a notamment vu sa moyenne de points par match baisser de 2 unités, la faute à un usage rate en baisse en raison de la présence d’un second ball-handler en la personne de Dejounte Murray, mais surtout à des pourcentages en chute libre. De 46 % au tir, il est passé à moins de 43 %. Il a été particulièrement en difficulté derrière la ligne à 3 points, avec seulement 33.5 % de réussite (contre 38.2 % l’année précédente). Une baisse d’efficacité à laquelle on trouve plusieurs explications, notamment une sélection de tirs hasardeuse et une baisse de confiance suite à ses échecs répétés en début de saison. Malgré cela, Trae a semblé au sommet de son art au niveau du playmaking, concluant la première saison de sa carrière à plus de 10 passes décisives de moyenne. 

En revanche, et c’est suffisamment surprenant pour le noter, Trae Young a fait des progrès sur le plan défensif. Au-delà d’un investissement remarqué et remarquable, notamment sur les closeouts et les aides défensives, il a montré d’intéressantes qualités de défense sur l’homme. On reste très loin du DPOY et il reste une faille défensive, mais on se satisfait amplement de cette progression. Pas habitué à contribuer de ce côté du terrain, Trae a parfois semblé émoussé par son activité défensive, ce qui peut expliquer son manque de lucidité dans ses choix de tirs.

Dejounte Murray

Pour l’autre meneur d’Atlanta, le constat est totalement différent. Son apport offensif est allé au-delà des espérances, avec plus de 20 points de moyenne – à peine moins que lors de sa saison 21-22 chez les Spurs – à des pourcentages au tir satisfaisants. Malgré une certaine irrégularité, il a affiché une progression intéressante derrière la ligne à 3 points avec 34.4 % de réussite (contre moins de 33 % durant ses deux dernières saisons à San Antonio) et ce malgré une tentative supplémentaire en moyenne par match. Murray n’a pas non plus manqué de faire valoir ses qualités de playmaker, formant avec son compère du backourt le premier duo depuis Jordan et Pippen à tourner à plus de 20 points et 6 passes de moyenne sur une saison. 

C’est en défense que la contribution de Dejounte a été décevante. Il a certes conclu sa quatrième saison de suite à plus de 100 interceptions – une série qu’il est le seul joueur de la ligue à entretenir actuellement – mais on a trop peu vu ses qualités de défense sur l’homme. Comme la saison dernière, la défense a été le principal défaut des Hawks, et il n’a pas su y remédier alors que c’est aussi dans cette optique qu’il a été recruté. Pour une première saison dans une nouvelle équipe et dans un rôle de second ball-handler qu’il n’avait jamais vraiment expérimenté, le bilan de Murray reste satisfaisant. Il s’est plutôt bien intégré au collectif et son duo avec Trae Young semble prendre le bon chemin. On attend l’année 2 sous coach Snyder pour juger de la réussite – ou non – de sa venue.

De’Andre Hunter

Les saisons passent et se ressemblent pour le pick 4 de la draft 2019. Du talent, du potentiel et de grands espoirs placés en lui, mais toujours pas la confirmation. Des deux côtés du terrain, Hunter est encore loin de ce qu’on pourrait attendre de lui. Avec l’arrivée de Murray, ses responsabilités offensives ont diminué et il a parfois été cantonné à une mission de shooter dans le corner. Un rôle de 3&D qui manque cruellement aux Hawks, mais que Dre ne semble pas capable d’assumer, lui qui peine à trouver de la régularité derrière la ligne à 3 points (35 % cette saison contre 37.9 % la saison dernière). Et si son envergure et ses capacités athlétiques garantissent un apport défensif correct, il n’a pas (encore ?) la vision, les déplacements et l’intelligence de jeu d’un défenseur élite. En bref, l’exercice 22-23 n’a pas été la « breakout season » qu’on espérait pour Hunter.

John Collins

Il y a des sujets qui fâchent et qu’on préfèrerait ne pas aborder, mais le cas de JC est trop préoccupant pour être ignoré. Acteur clé de la campagne de playoffs 2021 des Hawks, il n’a cessé de régresser depuis qu’il a décroché son contrat de 125 millions de dollars sur 5 ans. À l’image d’Hunter, son utilisation offensive a encore diminué cette saison, et cela se ressent dans ses statistiques, avec une baisse de 3 points de moyenne par match. La faute notamment à des pourcentages à 3 points catastrophiques (29.2%) que l’on peut expliquer par une blessure au doigt handicapante. Hormis de rares séquences au poste sur des mismatchs, l’apport offensif de Collins a été très faible et son utilisation mauvaise. Si cela a parfois été compensé par son investissement défensif et son rôle dans la vestiaire, sa saison n’en reste pas moins une immense déception. 

John Collins a peut-être joué sa dernière saison sous le maillot d’Atlanta

Clint Capela

Le Suisse est probablement le joueur du cinq majeur qui a été le plus régulier cette saison. Dans son rôle de protecteur d’arceau, d’aspirateur à rebond et de finisseur sous le cercle, il a encore une fois apporté son double-double de moyenne (12 points – 11 rebonds). On note une légère amélioration au niveau de ses pourcentages au tir (65.3 %, son record en carrière) et en particulier aux lancers francs où il a dépassé les 60 % après trois saisons consécutives en dessous de ce pallier. En revanche, il n’a pas réussi à régler les problèmes défensifs des Hawks. Si son impact de ce côté du terrain reste très solide et non-négligeable pour le collectif, il n’est plus le même que lors de la saison 20-21 où il était l’un des meilleurs défenseurs de la ligue. 

Bogdan Bogdanović

L’exercice 22-23 n’a pas commencé de la meilleure manière pour Bogi, qui a été écarté des terrains jusqu’au début du mois de décembre suite à une opération au genou. Son retour a fait du bien au banc des Hawks, à qui son habituelle quinzaine de points de moyenne a manqué en début de saison. Le Serbe s’est notamment montré précieux derrière l’arc, dépassant les 40 % de réussite à 3 points pour la deuxième fois de sa carrière. Une belle amélioration par rapport à la saison dernière où il ne tournait qu’à 36.8 %. En bref, une saison discrète mais efficace de la part Bogdanović, qui s’est vu offrir une extension à hauteur de 68 millions de dollars sur 4 ans. 

Onyeka Okongwu

Pour sa troisième année dans la ligue, Okongwu a encore vu son temps de jeu augmenter et se rapprocher de celui de Capela (23 minutes par match pour le premier, 27 pour le second). De quoi prétendre à une place de titulaire la saison prochaine ? Difficile d’affirmer quoi que ce soit pour le moment, mais une chose est sûre, c’est qu’OO apporte de plus en plus de garanties au poste de pivot. Cette saison, il a affiché une belle progression au rebond, le secteur qui lui faisait le plus défaut en raison de sa « petite » taille (2,03m). Avec plus de 7 prises par match, il semble de plus en plus en capable de faire sa loi dans la raquette, d’autant que ses qualités de protecteur d’arceau continuent de se développer. 

Mais c’est dans le domaine offensif que les progrès d’Okongwu sont les plus flagrants et qu’il commence à se démarquer. Comme il l’avait promis à l’issue de la saison 21-22, il a travaillé sur son jumpshot et s’est montré capable de sanctionner à mi-distance et même à 3 points lorsque des tirs ouverts lui ont été donnés. Un axe de progression très intéressant qui pourrait lui permettre de prendre une nouvelle dimension s’il continue d’être développé durant sa quatrième année.

Le premier tir à 3 points en carrière d’Onyeka Okongwu

Saddiq Bey

L’une des satisfactions majeures de cette saison. Ou plutôt de cette deuxième partie de saison, puisque c’est à la trade deadline que Saddiq a débarqué à Atlanta. Dans un rôle bien précis de scoreur en sortie de banc, il a tout de suite fait ses preuves et s’est rapidement intégré au collectif. Son adresse à 3 points (40 % depuis son arrivée) a permis d’insuffler une nouvelle dynamique au banc des Hawks, d’autant qu’il s’est aussi montré capable d’aller chercher ses points sous le cercle lorsque la mire est moins bien ajustée. On peut enfin souligner son hustle, notamment pour récupérer des rebonds offensifs, qui a parfois été précieux. C’est une excellente pioche de la part du front office, qui a tout de même dû se séparer de 5 seconds tours de draft pour récupérer Bey.

Jalen Johnson

Le MIP 2022-23 du côté d’Atlanta. Très peu utilisé par Nate McMillan l’an dernier (5.5 minutes par matchs), Jalen Johnson a vu son temps de jeu augmenter de 10 minutes par match cette saison, en particulier lorsque Quin Snyder a décidé de l’intégrer pleinement dans la rotation. Il a alors pu démontrer toute l’étendue de son talent des deux côtés du terrain. Son mix de qualités athlétiques et d’intelligence de jeu en fait une sorte de « point forward » capable de mener le jeu en transition et de délivrer des caviars à ses partenaires. Il a notamment développé un joli jeu à deux avec Okongwu, si bien qu’on les imagine de mieux en mieux former la future raquette d’Atlanta. JJ devra par contre impérativement progresser au shooting, lui qui ne tourne qu’à 33 % de réussite lorsqu’il n’est pas sous le cercle. En bref, cette deuxième année a été celle de la révélation pour Johnson, en attendant la confirmation la saison prochaine. 

Une vidéo vaut mieux que 1 000 mots pour décrire le talent de Jalen Johnson

AJ Griffin

La saison rookie d’AJ n’est pas facile à juger. Elle a commencé par une bonne surprise, lorsque dès les premiers matchs de la saison, il s’est vu accorder des minutes par Nate McMillan. Un temps de jeu qu’il a très vite fructifié en apportant du scoring en sortie banc avec une efficacité inhabituelle pour un rookie. Le sang-froid et la maîtrise dont il a fait preuve lui ont même valu d’être aligné dans le terrain dans des moments importants. Une preuve de confiance de la part de son coach, qu’AJ lui a bien rendu en inscrivant le tir de la gagne à deux reprises, face à Toronto (20 novembre) puis Chicago (12 décembre). Il est ainsi devenu le premier rookie depuis Tony Kukoc en 1993/1994 à inscrire deux buzzers beaters en une saison. 

Au delà de ces tirs décisifs, la réussite à 3 points d’AJ (39 % sur la saison) a fait beaucoup de bien aux Hawks, en particulier avant l’arrivé de Bey au mois de février. C’est justement à cette période qu’il s’est heurté au « rookie wall » et que son efficacité à commencé à baisser. Son temps de jeu a également diminué sous Quin Snyder, qui ne l’a pas inclus dans sa rotation à 9 joueurs. Malgré ces derniers mois difficiles, la saison rookie d’AJ Griffin est une vraie réussite et prometteuse pour la suite. The future is bright du côté d’Atlanta !

Sur le plan individuel comme sur le plan collectif, la saison des Hawks a donc été très mitigée, très « mid » comme on l’a souvent répété. Globalement, ce sont les titulaires qui ont été décevants, à l’image d’un John Collins en difficulté et d’un duo DejounTrae qui se cherche encore. Mais la jeunesse, incarnée par Okongwu, Johnson et Griffin, a pris le relais et affiché de beaux progrès. De quoi bousculer les plans du front office et du coaching staff pour la saison prochaine ?