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Trade Deadline : re-bienvenue à Atlanta, Sweet Lou

Tout s’est presque passé comme prévu. John Collins est resté à Atlanta, Bogi n’a pas eu son Trade Kicker et Cam Reddish continue sa convalescence sans avoir besoin de changer d’appart’.

Alors que la Trade Deadline des Hawks avait tout pour rester calme comme Gallo après un panier, une rumeur a enflé en début d’après-midi autour de Rajon Rondo. Les Clippers cherchaient un meneur organisateur et les noms de Lonzo Ball et de George Hill avaient été évoqué auparavant, le meneur des Hawks semblaient donc être une option de secours. Néanmoins, Hill transféré à Philly et NOLA peu intéressé par un départ du fils de LaVar, la (2e) Franchise de LA a semblé accélérer les discussions concernant Rondo.

Une demi-heure avant la fin officielle de la fenêtre des transferts, l’info tombe.

Je dois avouer qu’initialement, je n’ai pas aimé ce Trade. Lou Williams ne défend pas, ne produit pas une bonne saison, ne peut pas vraiment jouer à côté de Trae et est plus connu pour sa fréquentation des strip-clubs que pour son statut de mentor apte à encadrer des jeunes.

Puis, je me suis posé et j’ai réfléchi. Travis Schlenk n’aurait jamais fait ça s’il n’avait pas une bonnes raisons…

Une mauvaise saison, vraiment ?

Cela n’a pas dû vous échapper, Lou Williams ne fait pas une très bonne saison. En effet, ses moyennes sont en baisse et les fans des Clippers le disent eux-mêmes : « Il est décevant cette saison ».

Alors qu’il avait habitué les Voiliers à des moyennes oscillant autour de 20 points, il n’inscrit que 12 pts/match en 42 rencontre cette saison. Pour autant, est-ce vraiment une « mauvaise » saison ?

La réponse est simple : non. Lou Will est resté sur des moyennes / 36 minutes comparables à la saison dernière. Malgré tout, son temps de jeu a baissé avec les renforts que les Clippers ont été cherché cet Été que ce soit Nico Batum, Luke Kennard ou la confirmation des minutes de Reggie Jackson.

Ainsi, il prend 4 tirs par match de moins que la saison précédent. Pour autant, ses pourcentages sont en légère hausse, sans pour autant être ultra efficace (on parle de Lou Williams en même temps). Sur ses 42 matchs, on est donc face à un joueur qui a un peu perdu en responsabilité, mais pas en efficacité.

Mais alors pourquoi est-ce qu’on a parlé de « mauvaise saison » ? Tout simplement parce que c’était le cas au début. Sur ses 20 premiers match, le meneur scoreur tournait à 9 pts à seulement 38% au tir et 36% à 3 pts.

Il s’est tout de même bien rattrapé sur les 22 matchs qui ont suivit : 15 pts à 45% au tir et 39% de loin. Il a aussi retrouvé le costume de leader offensif qu’il avait délaissé en début de saison.

Les Clippers nous envoient donc un Sweet Lou en forme et en confiance, encore faut-il savoir s’il le restera à Atlanta.

Je vous invite à lire l’article de Clippers France pour en apprendre un peu plus sur les raisons de ce mauvais début de saison. Je résumerais rapidement en évoquant le fait qu’il a eu des petits pépins physiques et surtout le fait qu’il a eu du mal à trouver sa place dans une second unit des Clippers qui prône le collectif au dépens des individualités.

Ce que l’on peut attendre de ce trade

Lou Williams ne fait donc pas une si mauvaise saison que ça, mais quand on évoque Rondo, difficile d’en dire autant. 4 petits points et 3.5 passes par match avec 15 minutes de temps de jeu, c’est peu. Mais le problème principal dépasse ses stats et même son 40% au tir.

En effet, Rondo est connu pour ses trous d’air en régulière ; et disons que cette saison n’échappe pas à la règle. Avec sa tendance à ralentir les possessions en gardant la balle dans ses mains et à refuser de prendre de bons tirs, il n’a pas aidé notre second unit tant et si bien que seul Bruno Fernando a un pire +/- sur 100 possession que lui. C’est simple, quand Rondo est sur le terrain, Atlanta en perd au score.

Les Hawks reçoivent donc un meneur en forme et apte à les aider dans leur lutte pour les Playoffs. Un scoreur capable d’être le leader offensif d’une second unit, un joueur qui maîtrise le pick and roll à la perfection et qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités. Concernant les pick and rolls, Lou aura des clients de premiers choix avec John Collins, Capela et Gallo, son ancien coéquipier. Leur tandem en sortie de banc devrait d’ailleurs poser de réelles problèmes aux défenses adverses puisque, contrairement à Rondo, quand Lou Williams prend un écran il n’oublie pas le cercle…

Néanmoins, rien ne nous assure complètement de sa motivation à jouer à 100% dans le challenge sportif des Hawks, d’autant qu’il aime beaucoup Atlanta et sa culture de la nuit. D’un point de vue purement sportif, il rejoint une second unit qui se base aussi sur plusieurs individualités dominante, comme Gallinari, Bogi ou Huerter. Il a réussi à s’adapter à une baisse de responsabilités aux Clippers, espérons qu’il le fasse aussi chez nous.

Enfin, on risque aussi de regretter Rajon Rondo et son leadership. Bien qu’il n’ait pas été convaincant sur le terrain, nul doute que sa présence dans le vestiaire était positive. À chaque match on le voyait en train d’échanger avec les jeunes, se levant fréquemment du banc pour motiver et conseiller les joueurs sur le terrain. Quant à lui, Lou Williams pourrait possiblement en apprendre davantage sur le « Magic City » à nos jeunes que sur le Basket…

Un trade plus malin qu’il n’y paraît ?

Ce serait réducteur de n’y voir d’une amélioration sportive pour la fin de saison. En effet, comme vous le savez les Hawks ont obtenu deux futurs 2nd tours dans cet échange. En somme, en plus de recevoir un joueur qui correspond plus à leurs besoins dans leur recherche de Playoffs, ils obtiennent des assets. Bien sûr, les Clippers aussi récupèrent un joueur qui correspond plus à leurs besoins, puisqu’il leur apportera son niveau en PO et ses qualités meneur organisateur pour bonifier encore davantage le jeu collectif de leurs role players.

Mais le plus intéressant pour les Hawks se situe dans l’aspect contractuel de cet échange. En effet, Sweet Lou a un contrat expirant contrairement à Rondo qui a encore une année à 7M5$ garantie derrière celle-ci. Ainsi, Atlanta aura davantage de cap cet Été. Le seul paramètre que Travis Schlenk ne maîtrisera pas sera la Player Option de Kris Dunn s’élevant à 5M$. Même si celui-ci la prend, les Hawks auront 11M$ de cap space et seront à 38M$ de la Luxury Tax, de quoi re-signer John Collins et remplir l’effectif avec des petits contrats en évitant de payer la Tax

Edit réalisé par mes soins

Quoiqu’il en soit, Atlanta accueille un enfant du pays.

En plus d’y avoir joué 2 saisons, Louis Tyrone Williams y a aussi passé son adolescence. Après la mort de son père, Lou quitte Memphis pour s’installer en Géorgie avec sa mère et ses 3 frères et soeurs. C’est à South Gwinnett High School, un lycée situé à 15 kilomètres d’Atlanta, qu’il a fait ses armes et a montré pour la première fois ses incroyables habilités de scoreur. C’est à ATL qu’il a forgé son tempérament et son goût pour la vie nocturne.

Lui qui avait annoncé qu’il prendrait sa retraite s’il quittait les Clippers, les Hawks étaient peut-être une des seuls Franchises pouvant le convaincre de continuer à « get buckets » en cas de départ, et je ne parle pas que de chicken wings…

Néanmoins, il faudrait encore le voir de nos propres yeux.
C’est maintenant au terrain de parler.

Crédits : USA TODAY Sports