Play-in : les Hawks battent les Cavs et filent en playoffs
Vainqueurs des Cavaliers dans le dernier match du play-in tournament à l’Est (101-107), les Faucons ont décroché leur billet pour le premier tour des playoffs, où ils défieront le Heat de Miami. Retour sur cette rencontre de folie et focus sur l’affrontement à venir face aux Floridiens.
Le résumé : un match en deux actes
La rencontre débute mal pour Atlanta : dans une Rocket Morgage Fieldhouse en ébullition, les Cavs font l’entame parfaite et prennent tout de suite les commandes du match. En grande réussite à 3 points (3/6 dans le 1QT), ils profitent des errements défensifs adverses pour creuser l’écart. De leur côté, les Hawks multiplient les briques (1/7 à 3 points dans le 1QT) et les pertes de balle (6 dans le 1QT). À l’issue des 12 premières minutes, Cleveland mène 36-25, un score presque satisfaisant pour Atlanta au vu du niveau de jeu affiché.
Dans le 2eme quart-temps, c’est le même scénario : maladroits en attaque et désorganisés en défense, les Hawks ne parviennent pas à revenir au score. Même quand la second unit ramène Atlanta à 3 points, une perte de balle, un shoot raté et deux erreurs défensives des Faucons permettent à Cleveland de reprendre un matelas d’avance. Et comme si cela ne suffisait pas, Clint Capela se blesse sur un contact avec Evan Mobley et doit rejoindre les vestiaires. Il ne reviendra pas du match. À la mi-temps, les Cavaliers mènent de 10 points (61-51) grâce à une belle adresse à 3 points notamment (47.6%, contre 17.6 % pour les Hawks). À l’image d’un Trae Young fantomatique (4 pertes de balle, seulement 6 points dont aucun dans le 2QT), Atlanta est passé à côté du premier acte.
Au retour des vestiaires, ce même Trae Young sonne la charge en rentrant son premier shoot de loin dès la première possession. En défense, les Hawks sont plus appliqués et forcent les Cavs à prendre des tirs difficiles ou à perdre la balle. En attaque, ils se montrent plus agressifs vers le cercle et plus adroits au shoot, ce qui leur permet de grignoter leur retard. À deux minutes de la fin du 3eme quart-temps, Ice Trae prend feu en inscrivant 12 points d’affilée (dont deux shoots de 9 mètres), qui ramènent les deux équipes à égalité à l’entame du dernier quart-temps (84-84). Des « Fuck Trae Young » sortent des tribunes du Rocket Morgage Fieldhouse. Grossière erreur. C’est le début de la fin pour Cleveland.
Dans le 4eme quart-temps, l’excellent travail défensif de Delon Wright sur Darius Garland continue de perturber l’attaque des Cavaliers, qui sont souvent poussés au bout de leurs possessions et doivent tenter des shoots compliqués (seulement 17 points marqués dans le 4QT). Le manque d’expérience de ce jeune groupe se fait ressentir. De l’autre côté du terrain, les Hawks déroulent et infligent à leurs adversaires un run de 11-0 qui leur permet de prendre 9 points d’avance à six minutes du terme. Malgré un léger come-back de Cleveland, Nate McMillan et ses hommes gèrent parfaitement la fin du match (oui, Nate McMillan gère une fin de match) pour finalement s’imposer 107-101. Atlanta est de retour en playoffs.
Le joueur : Trae Young, qui d’autre que lui ?
En manque de réussite dans le premier quart-temps (3/8 au shoot dont 0/2 à 3 points) et totalement invisible dans le deuxième (0/3 au shoot), Trae Young n’a pas été à la hauteur de l’enjeu pendant les 24 premières minutes. Trae Young pas à la hauteur de l’enjeu ? Ça sonne bizarre comme phrase non ?
Tellement bizarre que ça n’a pas duré plus qu’une mi-temps. Le meneur d’Atlanta est en effet revenu des vestiaires métamorphosé. Beaucoup plus inspiré offensivement, il a été le principal artisan de la remontée des Hawks dans le troisième quart-temps, en marquant notamment 12 points d’affilée dans les deux dernières minutes du 3eme quart-temps.
Dans le 4eme quart, il s’est chargé de maintenir l’écart au tableau d’affichage à coups de floaters et de lancers francs. Souvent en mismatch sur Lauri Markkanen (2m13), il n’a pas eu de mal à pénétrer dans la raquette des Cavs et à finir près du cercle. Il termine le match avec 38 points, dont 32 dans le deuxième acte. Si l’on prend en compte les passes décisives qu’il a délivrées, il a généré 43 points sur cette seconde mi-temps, soit plus que l’ensemble de l’équipe de Cleveland (40). En bref, Ice Trae a encore été clutch, Ice Trae a encore climatisé une salle, et Ice Trae a conquis une nouvelle ville. Dommage que la constitution américaine n’autorise pas le cumul de mandats municipaux.
Le point noir : la blessure de Clint Capela
La soirée aurait été parfaite pour les Hawks sans la blessure de leur pivot titulaire. Touché au genou sur un contact avec Evan Mobley, il souffre d’une hyperextension au genou droit. Si l’IRM n’a révélé aucun dommage structurel, Capela sera tenu éloigné des parquets pendant une semaine au moins. Il manquera donc plusieurs matchs face au Heat, voire la série toute entière.
Cette blessure est d’autant plus cruelle pour Clint Capela et les Hawks que le Suisse revenait en forme depuis quelques semaines. Gêné pendant toute la saison régulière par des douleurs au tendon d’Achille, il avait récemment déclaré se sentir mieux, et ses performances des deux côtés du terrain s’en ressentaient. On espère donc le revoir au plus vite sur le terrain pour chopper des rebonds et détruire des arceaux !
La suite : la série face au Heat
L’euphorie de la qualification risque d’être de courte durée pour nos Faucons, car le plus dur est à venir. Derniers qualifiés en playoffs, ils affronteront en effet le leader de la Conférence Est, le Heat de Miami. Une équipe qu’ils ont déjà rencontré à quatre reprises cette saison, pour un bilan d’une victoire et trois défaites.
Entre l’expérience de Kyle Lowry, la roublardise de Jimmy Butler, et l’impact physique de Bam Adebayo, les Hawks auront fort à faire face à l’une des meilleures défenses de la saison régulière. De l’autre côté du terrain, ils devront bien défendre la ligne à 3 points s’ils ne veulent pas se faire sanctionner par les shooters du Heat (Duncan Robinson, Tyler Herro et Max Struss), tout en restant solide dans le secteur à l’intérieur malgré les absences potentielles de John Collins et Clint Capela.
Avec des meilleurs résultats en saison régulière, un effectif plus expérimenté (et probablement au complet), l’avantage du terrain et quelques jours de repos en plus, le Heat est clairement favori de cette série. Mais n’oublions pas que les Hawks adorent ce statut d’outsider, en témoigne leur incroyable parcours en playoffs l’année dernière. Pourront-ils réitérer cet exploit ? Rien n’est moins sûr, mais on se réjouit quand même de voir Trae Young et sa bande jouer les prolongations jusqu’à la semaine prochaine au moins !