Portrait

Les Hawks’rigins : Cam Reddish (2ème partie)

Cam Reddish vient de finir son cursus en High School et s’est engagé pour les Blue Devils de l’université de Duke, à Durham. À ce moment-là, Cam est reconnu comme un des tous meilleurs prospects du pays.
Il a fait ses armes avec les Élans de Westtown School en dominant l’État de Pennsylvanie deux années de suite avec Mo Bamba. Il a aussi ébloui les observateurs lors de la Coupe du Monde FIBA U19 de 2017.
Talent sûr, athlétique et doté d’une éthique de travail renommée partout où il est passé, tout le monde voit Cam filer facilement jusqu’en NBA. D’autant plus qu’il rejoint Duke, un des tous meilleurs programmes NCAA (si ce n’est le meilleur) et un effectif XXL.

On connaît déjà tous cette histoire, ce qui va arriver à Duke cette saison et la saison en demi-teinte que Cam va proposer. Mais comment expliquer cette saison? Revenons ensemble sur la saison 2018-2019 de Cam Reddish et des Blue Devils afin de comprendre les causes de ces échecs.

Source : 247sports.com

Duke : Une machine faite pour dominer

-Des arrivées de première ordre

À l’orée de la saison 2018-2019, les Blue Devils de Duke s’avancent avec un effectif hyper talentueux.
Si l’on a déjà vu que Cam a annoncé son engagement pour Duke le 1er Septembre 2017, il n’est pas le seul joueur à rejoindre les Blue Devils.

Tout d’abord, 3 semaines avant lui, Tre Jones a initié le mouvement en annonçant qu’il rejoindra Duke pour la saison 2018-2019.
Le meneur originaire d’Apple Valley sort alors d’une saison à 23.5 points, 10.4 rebonds et 7.5 passes de moyenne et vient d’être élu Joueur de l’Année de l’État du Minnesota pour la première fois. Il gagnera d’ailleurs cette même récompense l’année suivant, juste avant de rejoindre Duke.
C’est une première recrue de choix puisqu’il est annoncé par ESPN comme le 17e meilleur joueur de cette cuvée universitaire. Mais ce n’est que le début des festivités…

En effet, le 9 Novembre 2017 c’est au tour de RJ Barrett de passer le pas et de rejoindre Tre Jones et Cam Reddish dans la salle d’attente de Duke.
Prodige canadien, filleul de Steve Nash et vu comme l’avenir de la sélection canadienne, il est alors le joueur le plus coté de cette cuvée NCAA.
Lors de sa dernière année en High School, l’arrière scoreur propose une saison très aboutie avec Montverde et mènera les Eagles à un titre national High School sur cette saison 2017-2018. De plus, il a mené la sélection canadienne U19 à une médaille d’Or FIBA en 2017 et a reçu le titre de MVP de la compétition.

Et pour finir, c’est Zion Williamson qui annonce son engagement pour Duke le 20 Janvier 2018.
Le Freak affolait déjà internet depuis plusieurs années avec des highlights monstrueux. À ce moment-là, il sort d’une saison à 36 points, 13 rebonds, 3 interceptions et 3 contres et est parti sur une une base similaire pour sa dernière saison en High School. Par ailleurs, il mènera les Griffons de Spartanburg à un troisième titre régional consécutif cette année-là.

Zion Williamson, Cam Reddish, RJ Barrett et Tre Jones
Source : Chris Schell (Pinterest)

Duke obtient donc un renfort conséquent puisque RJ Barrett, Zion Williamson et Cam Reddish sont alors respectivement les prospects top 1, 2 et 3 de cette cuvée universitaire selon ESPN.
De plus, l’équilibre de l’effectif semble naturel, Tre Jones étant un meneur, RJ Barrett un arrière, Zion un ailier fort et Reddish pouvant jouer au poste 3, comme il l’a fait à Haverford School.

Comme pour attester de leur qualité, les 4 recrues Blue Devils vont être sélectionnés dans 3 équipes All-Star durant le printemps 2018.
De fin Mars à mi-Avril ils vont tous participer au McDonald’s All American Boys Game, au Jordan Brand Classic et au Nike Hoop Summit où RJ Barrett réalise le record d’interception pour la Team World et égalise celui de Ron Artest avec 5 unités.

Source : USA TODAY Sports

-Coach K et ses soldats

Les 4 Freshmen arrivent dans un effectif affaibli. En effet, la totalité du cinq majeur de la saison précédente a pris le chemin de la NBA: Marvin Bagley III, Grayson Allen, Gary Trent Jr, Wendell Carter Jr et Trevon Duval.

Les arrivants peuvent néanmoins compter sur le soutien de joueurs expérimentés au niveau universitaire.
Tout d’abord, il y a Marques Bolden qui est là pour compléter le 5 majeur. C’est un pivot protecteur d’arceau de 2m11 alors en année Junior qui a actuellement un two-way contract avec les Cavs.

L’effectif compte aussi dans ses rangs Alex O’Connell, Jack White et Javin DeLaurier, respectivement postes 2, 3 et 4, eux aussi en année Junior à Duke à ce moment-là.
Ces 3 joueurs constituent la base de la second unit de Duke. Bien qu’ils soient d’un talent nettement inférieur aux quatre recrues des Blue Devils, ils rentrent facilement dans les rotations bien que les 4 freshmen passent la majeure partie des matchs sur le terrain.

Alex O’Connell et Jack White
Source : Ball Durham

Cet effectif est organisé et mené d’une main de maître par le Légendaire Coach Mike Krzyzewski, dit « Coach K ». Établi à Duke depuis 1980, il a envoyé des centaines de jeunes basketteurs en NBA et a coaché de futurs grands tels que Christian Laettner, Grant Hill, Carlos Boozer, Kyrie Irving ou J.J. Redick.

Il est entré au Hall of Fame en 2001 pour avoir été un des assistants du légendaire coach Chuck Daly lors de la Dream Team 92. Il a d’ailleurs emmené avec lui Christian Laettner, tout juste drafté par Minnesota après son année Senior à Duke et seul joueur universitaire de cette Dream Team. On ne va pas revenir sur l’effectif scandaleux de cette Dream Team, mais y participer et emmener un de ses joueurs universitaires, ça classe un coach.

Qui de mieux que Coach K pour entraîner 3 futurs stars et rendre une telle équipe la plus compétitive possible?

Cam Reddish et Coach K
Source : Chris Schell (Pinterest)

La saison de Cam Reddish

Avant de parler de la saison collective de Duke, intéressons-nous à la saison individuelle de Reddish.

-Une adaptation compliquée

Après plus de 18 années passées dans sa Pennsylvanie natale, Cam quitte Norristown et son cocon familial pour rejoindre Durham et la Caroline du Nord. Là où pour certain ce type de défi permet de mûrir et de passer un cap, ça n’a pas été son cas.

En effet, l’absence de ses parents va peser sur l’ailier. Zanthia et Robert ne sont plus là pour encadrer leur fils et Cam avouera que cela a eu un impact sur son hygiène de vie.
Au micro de First Take, Cam reconnaîtra que son alimentation a énormément changé à Duke, privilégiant les fast-foods et ne mangeant plus de légumes.

Cette alimentation va se répercuter sur son corps et l’empêcher d’être à 100% physiquement d’autant plus qu’il va traîner une blessure aux abdos au niveau de l’aine sur toute la saison avant de se faire opérer à la fin de celle-ci.
Il a joué de nombreux matchs avec des restrictions de minutes, ne jouant 40 minutes que dans un seul match sur toute la saison alors que c’est courant en NCAA.

Et ce n’est pas tout, aux yeux des observateurs il ne paraît plus aussi explosif et a du mal à passer l’épaule sur son vis-à-vis. Des questions se posent aussi sur son moteur et son envie en attaque, il n’est pas toujours concerné et a tendance à passer à côté de certains matchs.

Et il n’y a pas forcément que dans son corps qu’il n’est pas à l’aise. En effet, on peut aussi imaginer que le costume qu’il a à Duke n’est pas taillé pour lui.

Source : USA TODAY Sports

-Un rôle qui ne le met pas en valeur

Pour la première fois de sa carrière, Cam passe l’entièreté d’une saison sans être la première ni la deuxième option. Bien que cela ait déjà été le cas lors de la Coupe du Monde FIBA, celle-ci n’a duré que 7 matchs et il était le premier créateur de l’équipe. Néanmoins, ce n’est pas le cas à Duke puisque RJ Barrett joue la plupart des possessions balle en main, Tre Jones évolue aussi balle en main et Zion demande des ballons, que ce soit au poste, pour partir en pénétration ou pour shooter à 3 points.

Cam se retrouve donc à jouer nombres de possession loin du ballon et doit chercher à se démarquer pour tirer en catch and shoot et comme il l’a dit lui-même, il est moins à l’aise dans ce rôle et préférerait évoluer davantage avec le ballon.

Naturellement réservé, Cam n’a pas semblé avoir à cœur de s’imposer devant RJ et Zion et a accepté le rôle que Coach K lui a donné malgré qu’il ne le mettait pas en valeur.

Le résultat de cette saison individuelle est assez parlant et témoigne de sa mauvaise adaptation au rôle qu’il a à Duke puisqu’il est le joueur le moins efficace de sa conférence avec seulement 35.6% au tir et 33.3% de loin. Cela est inhabituel pour lui, même à la Coupe du Monde FIBA où il était noyé dans un bouillon de talent il avait surpris par son efficacité et proposé des pourcentages exceptionnels.

Néanmoins son statut de 3ème option a été respecté puisque son « usage rate » est de 25%, soit à peine inférieur à ceux de Zion et RJ Barrett. Cela lui permet tout de même de présenter des stats intéressantes bien qu’insuffisantes avec 13.5 points, 3.7 rebonds et 1.9 passes.

-« Killer » Cam Reddish

Malgré une saison globalement décevante, le talent qu’il avait en High School n’a pas disparu.

En effet, son jeu de loin reste correct et Cam montre à de multiples reprises que la difficulté du tir n’influe pas vraiment sur la réussite. En sortie de dribble, en stepback, de très loin, bien défendu ou même après la faute, tous ses tirs peuvent rentrer, ce qui témoigne davantage d’un manque de régularité que d’une disparition de son talent.

Ses lay-ups sont toujours aussi classieux bien que sa réussite à deux points n’excède pas les 40%. Là aussi la difficulté ne l’effraye pas que ce soit en déséquilibre, après un contact ou dans le trafic, rien n’est trop dur pour lui même si là aussi son manque de régularité l’empêche d’avoir l’impact qu’il pourrait avoir.

Mais là où Reddish surprend, c’est en défense. Il a toujours été un bon défenseur, mais alors que son jeu offensif n’est pas aussi efficace qu’avant, c’est de ce côté du terrain qu’il va davantage peser.
L’amélioration de sa lecture des lignes de passes et son envie en défense vont lui permettre de comptabiliser 1.6 interceptions par match. En plus de cela, il défend très bien sur l’homme et ne laisse que peu d’espace à son vis-à-vis. Tout cela fait de Cam une vraie teigne en défense ce qui n’était pas attendu en début de saison même par le principal intéressé.

Enfin, même si Reddish n’est pas la première option de l’équipe en fin de match, cela ne l’empêche pas de briller en étant clutch.
La principale menace dans ces moments-là est RJ Barrett, il prend la plupart des tirs clutch de Duke et est toujours vu comme la principale menace lors des fins de match. Cela aidera Cam lors du match contre Florida State.

Duke est alors mené de 1 point et il reste 1.5 secondes à jouer. La défense de Florida State se concentre sur RJ Barrett lorsque Marques Bolden lui fait un écran et Reddish en profite pour sortir à 3 points pendant que Jack White bloque son défenseur. Un 3 points assassin et une victoire de Duke. Sûrement la meilleure illustration du surnom « Killer » Cam qu’il a reçu chez les Blue Devils.

Irrégulier oui, mais toujours aussi talentueux et clutch.

Cam Reddish lors de son Game Winner contre Florida State
Source : Ball Durham

Duke : Une belle saison régulière

Lorsque l’on s’attarde sur la saison de Duke, leur domination lors de la saison régulière saute aux yeux. Lors de leurs 25 premiers matchs ils ne concèdent que 2 défaites. Malgré tout, leurs 6 derniers matchs de régulières font tâche puisqu’ils en perdent la moitié dont 2 contre North Carolina. Ils finissent leur régulière avec un bilan 26 victoires pour 5 défaites. Néanmoins ils ne remportent pas leur conférence puisque contre les équipes de celles-ci ils ont un bilan de 14 victoires pour 4 défaites, inférieur aux 16 victoires et 2 défaites de Virginia (l’équipe de De’Andre Hunter entre autre, futur champion NCAA) et North Carolina (l’équipe de Coby White, Nassir Little et Cameron Johnson).

La plupart de leurs victoires sont des scores fleuves avec 13 victoires de 20 points dont des pics à 64 et 51 points d’écart contre Stetson et Princeton. De plus, les fins de match leur réussissent puisqu’ils gagnent 4 des 5 matchs de régulières qui finissent avec 2 points d’écart ou moins.

À la suite de la saison régulière, le tournoi de conférence commence. C’est un tournoi avec 2 tours de play-in et 3 tours de play-offs se jouant sur 5 jours. Grâce à son classement, Duke rentre en lice pour les quarts de finale où ils se défont facilement de Syracuse dans une victoire de 16 points.

En demi-finales, ils affrontent North Carolina. Cam n’est pas en réussite mais il restreint bien le sniper Cameron Johnson à 3 pts (2/7). Ce dernier se rattrape en transition et sur la ligne des lancers (5/5). Néanmoins, Duke mène 74-73 à 12 secondes du terme et a deux lancers. RJ Barrett les rate mais Coby White joue mal sa dernière possession tentant un tir trop compliqué et permet à Duke d’aller en finale de Conférence.

Ce dernier match se jouera contre les Séminoles de Florida State, Cam est une fois de plus assez maladroit mais c’est aussi le cas de toute l’équipe adverse à l’exception de Mfiondu Kabengele. Une victoire assez facile 73 à 63 et les Blue Devils deviennent Champions de la Conférence de la Côte Atlantique (ACC).

La prochaine étape est la March Madness, le tournoi de fin de saison NCAA qui regroupe les meilleurs équipes du pays afin de désigner un Champion National.

RJ Barrett, Cam Reddish, Tre Jones, Zion Williamson et Marques Bolden
Source : Duke Chronicle

La March madness

À l’orée de l’ultime tournoi de la saison, Duke est classé comme tête de série de la région East (un des 4 arbres du Bracket de la March Madness).

Duke commence leur tournoi le 22 mars. Ils rencontrent North Dakota State. Cette rencontre n’est qu’une formalité et seul Vinnie Shadid oppose une résistance en inscrivant 20 points. Mais c’est trop juste pour porter son équipe, Duke s’impose 85 à 62 et avance au deuxième tour.

Lors de ce deuxième tour, ils font face à UCF, l’équipe BJ Taylor, Tacko Fall et Aubrey Dawkins, un natif de Durham. Et c’est nul autre que Johnny Dawkins, le père d’Aubrey, qui coache cette équipe. La rencontre est très serrée. Zion et Aubrey font un match plein, Tacko est difficilement défendu par une équipe de Duke bien trop petite et Cam est, lui, plus discret. Au final c’est bien Duke qui finit par gagner 77 à 76 après une fin de match irrespirable avec notamment un très gros 3 points de Cam pour garder Duke dans la rencontre à 1 minutes 40 de la fin et un énorme rebond offensif de RJ Barrett à 10 secondes du terme pour la gagne.

Néanmoins, Cam est touché au genou et manquera la prochaine rencontre contre Virginia Tech. Le match est encore très serré et tout le monde répond répond présent, notamment Tre Jones et RJ Barrett qui finissent avec 8 et 11 passes. Une fois de plus Duke va douter, mais une fois de plus les Blue Devils vont gagner dans une fin de match très tendue, après être passés à quelques centimètres d’un overtime.

La première moitié du chemin vers le titre NCAA est fait, mais c’est aussi ici que les choses se corsent.

Elite Eight : Duke – Michigan State, un match sous haute tension

Après la victoire contre Virginia Tech, Duke arrive à l’Elite Eight, la dernière marche avant le Final Four. Devant eux s’avance Michigan State, la deuxième tête de série de la région.
Cette équipe est menée par Cassius Winston, un meneur très efficace et bon gestionnaire. Il est entouré de snipers (Kenny Goins et Matt McQuaid, 34 et 42% à 3pts sur plus de 4 tirs) et d’intérieurs de qualité (Nick Ward, Aaron Henry et Xavier Tillman).

Cassius Winston défendu par Tre Jones
Source : ncaa.com

Coachés par Tom Izzo, occupant ce poste depuis 1995, ce collectif fait une excellente saison. Premiers de la Big Ten Conference avec un bilan de 16-4, Michigan State atteint l’Elite Eight après un début de March Madness maîtrisé. En effet, les hommes de Tom Izzo sortent de larges victoires (+11 contre Bradley, +20 contre Minnesota et +17 contre LSU, la 3ème tête de série de la région).

Cam n’est pas starter dans ce match et il était même incertain une heure avant la rencontre, mais après 3 minutes de jeu il rentre sur le terrain et ne le quittera plus.

Durant la première mi-temps, les deux équipes défendent bien et Cam restreint bien Aaron Henry. Les équipes se répondent tour à tour et les joueurs de Michigan State sont souvent très efficaces en contre-attaque. L’intérieur Xavier Tillman domine quand il n’est défendu par Zion et marque facilement sur DeLaurier et Bolden dans cette première mi-temps. Zion et RJ Barrett prennent le plus gros des tirs de Duke. La première mi-temps est disputée mais Duke prend l’avantage et mène 30 à 21 à 5 minutes du terme de la mi-temps. Mais à partir de ce moment-là, ils ne marqueront plus et subiront un run de 13 points. 34-30 pour coéquipiers de Cassius Winston à la pause.

Xavier Tillman dunkant sur Javin DeLaurier
Source : USA Today

Durant la deuxième mi-temps, la tension monte et aucune des deux équipes ne se laissent distancer. 20, c’est le nombre de changements de leader dans ce match, dont 14 dans cette deuxième mi-temps.

Dans ce match, Zion domine sous les cercles et assure avec ses rebonds offensifs et son jeu au poste. 24 points et 14 rebonds, dont 7 offensifs, agrémentés de 3 interceptions et 3 contres, le futur first pick est intenable. RJ Barrett est aussi en forme et fini à 21 points avec 6 passes et 6 rebonds malgré 7 pertes de balles. Reddish est encore dans un match moyen, finissant à 2/8 au tir et 2/6 à 3 points et ayant surtout pesé en défense. Tre Jones reste en retrait et laisse autant de place qu’il peut à RJ Barrett. Enfin Javin DeLaurier propose un match plein avec 10 points, 11 rebonds, 3 contres et un très solide 5/5 au tir.

Mais tout cela ne sera pas suffisant au terme d’une fin de match cruelle…

1 minute 30 à jouer, Zion marque un lay-up suite à une pénétration toute en puissance et permet à Duke de mener 66-63.

Tom Izzo prend un temps mort. Remise en jeu, la balle arrive dans les mains de Cassius Winston avec Tre Jones en chien de garde. Il prend son temps puis part en drive, DeLaurier arrive en aide mais Cassius a tout vu et envoie un alley-oop pour Tillman. 65-66, 1 minutes 15 sur l’horloge.

Coach K n’a plus qu’un temps mort et décide de le garder. Tre Jones remonte le ballon et cherche RJ Barrett à 3 points. Il se démarque et reçoit le ballon mais il n’a pas assez d’espace pour shooter. Plusieurs écrans sont posés pour lui mais la défense de zone de Michigan State tient bon et Kenny Goins l’empêche de gagner de l’espace. RJ tente alors un stepback mais n’arrive pas à prendre le ballon en main au moment d’armer son tir. Le temps de possession arrive bientôt à son terme et RJ est obligé de driver et finit par rater son flotteur en étant bien défendu par Goins qui prend ensuite le rebond. 44 secondes, 65-66, temps mort Michigan State.

Balle à Cassius Winston qui trouve Tillman au poste haut. Après sa passe Cassius fonce faire un écran sur Zion qui défendait Kenny Goins. L’ailier sort à 3 points, et Tillman le sert. Ficelle. 68-66 et 34 secondes à jouer.

Kenny Goins lors de son 3 points en fin de match
Source : newsobserver.com

Duke économise encore son temps mort et prend son temps cette fois-ci. Zion reçoit le ballon et la défense en zone de Michigan pousse Kenny Goins à couvrir une ligne de pénétration de Zion. RJ est au large et a de l’espace. Il reçoit le ballon et arme rapidement mais il est bien trop court. Lutte au rebond et le ballon sort après avoir été touché par Matt McQuaid.

Coach K utilise alors son dernier temps mort et dessine un système. Il reste un peu plus de 8 secondes. Tre Jones fait la remise en jeu et trouve encore RJ Barrett. Aaron Henry le colle bien mais RJ arrive à driver. Xavier Tillman arrive en aide et laisse Zion ouvert. Dans le feu de l’action l’arrière de Duke ne voit pas Zion et monte au lay-up avant de se faire écraser entre les deux défenseurs.

Il ne reste plus que 5 secondes et RJ Barrett a deux lancers. 68-66, il a l’opportunité de ramener les deux équipes à égalité. D’autant plus que c’est un joueur honnête dans cet exercice puisqu’il tourne à 67% de réussite cette saison… mais le sort va s’en mêler.
Premier lancer, raté. Trop long. Il doit maintenant rater son second lancer pour jouer le rebond offensif. Zion en a 7 dans ce match et tout est encore possible.
RJ s’avance sur la ligne pour la seconde fois. Il arme et envoie un tir rectiligne qui rebondit sur l’arceau puis la planche… avant de rentrer.

68-67, le score ne bougera plus. Tre Jones s’effondre en larmes. Duke est éliminé.

Les Highlights des 2 dernières minutes du match
Duke vs Michigan State

Un stepback mal armé, un flotteur raté, un trois point trop court, un lancer trop long et un coup du sort. Maladresse ou faute à pas de chance, en tout cas c’était pas clutch de la part de RJ Barrett. Mais qui va l’en blâmer? Il est l’homme des fins de match à Duke et a d’ailleurs marqué un putback clutchissime après un lancer raté par Zion contre UCF une semaine plus tôt. Mais cette fois-ci, ça ne voulait pas rentrer.

Il n’empêche que cette fin de match a mis fin à la saison de Duke. Cette équipe faite pour dominer n’a pas su aller jusqu’au Titre NCAA malgré un effectif 5 étoiles et son légendaire Coach K.

Source : Ball Durham

Le chemin vers la NBA

Si la saison de Duke est terminée, ce n’est pas le cas de la carrière de Zion, RJ et Cam qui, en compagnie de Marques Bolden, vont faire leur entrée dans la grande ligue. Tre Jones lui, préférera rester un an de plus à Duke pour étoffer son jeu et améliorer sa précision extérieure.

Au sortir de cette saison, les 3 cracks de Duke ont un avenir tout tracé vers la NBA.

Zion Williamson est vu comme le numéro 1 incontestable de cette draft 2019 et la loterie s’apparente surtout à une course pour le signer.
RJ Barrett complète lui le Top 3 avec Ja Morant, étincelant lors de sa deuxième saison à Murray State.

Source : Bleacher Report

Le chemin (de croix) de Cam Reddish vers la NBA

Cam n’a pas eu un processus de Draft conventionnel. En effet, Cam n’a pas pu passer beaucoup de workouts s’étant fait opéré aux abdos à cause de la blessure qui l’a suivi sur l’ensemble de sa saison. Cette opération qui a eu lieu début juin le force à être absent pendant 6 semaines et il manquera aussi la Summer League. Alors qu’il est déjà considéré comme un pari, le fait de ne pas le voir avant la pré-saison ne fait qu’augmenter les doutes qui planent sur son profil. On peut néanmoins imaginer qu’il a obtenu des garanties de certaines franchises avant de se faire opérer.

Comme vu plus tôt, les observateurs se posent des questions sur son moteur même s’ils s’accordent sur le fait que le talent de Reddish est bien concret. Néanmoins sa cote a baissé pendant son année à Duke et il est davantage projeté dans un range 5 à 10.

Il est catégorisé comme faisant partie du Top 3 des 3nD de la draft aux côtés de De’Andre Hunter et Jarrett Culver. Néanmoins, au micro de « First Take », il dira qu’il est capable de tout faire des deux côtés du terrain et pas juste de se mettre dans un coin pour catch and shoot en attaque.

Le natif de Norristown est sûr de son talent. Il estime que son style de jeu et sa capacité à rentrer ses tirs de loin sont davantage compatibles avec la NBA qu’avec la NCAA où la plupart des points viennent de tirs mi-distances ou au cercle.

Malgré la chute de sa cote, son profil est tout de même très recherché. Si Atlanta en a fait une priorité, le profil de Cam est aussi regardé de près par des franchises telles que Cleveland, Washington ou Minnesota.

Le soir de la draft, suite aux différents transferts, les équipes qui s’intéressent à son profil sont: les Hawks avec les picks 4 et 10, les Cavs avec le pick 5, les Wolves avec le pick 6 et les Wizards avec le pick 9.

Les trois premiers choix coulent de sources, Zion va chez les Pelicans, Ja Morant rejoint les Grizzlies et RJ Barrett à New York.

Les Hawks doivent donc faire un choix. Ils veulent au moins un ailier 3nD et Cam semble être leur coup de cœur, mais ils choisissent de prendre De’Andre Hunter avec leur pick 4. Ce choix est logique puisque l’ailier a brillé avec Virginia et a gagné le championnat NCAA. Il était projeté à ce niveau-là dans la draft et il apporte davantage de certitudes. De plus, Cam a plus de chance de descendre au niveau de leur choix numéro 10 puisqu’il représente un pari et qu’il n’a pas pu suivre un processus de draft complet, de son côté Hunter aurait sans doute été sélectionné très rapidement.

Au tour de Cleveland avec leur pick 5. Ils aurait bien besoin d’un profil 3nD mais préfère se tourner vers Darius Garland pour créer un alliage Sexton-Garland qui surprend le soir de la draft.
Ensuite au pick 6, Minnesota se positionne aussi sur un profil 3nD mais préfère prendre Jarrett Culver, un choix plus sûr et compréhensible.
Après cela, Chicago et NOLA prennent des profils qui leur correspondent naturellement et Cam ne semble pas les intéresser.
Arrive Washington et leur pick 9. Ils auraient bien besoin d’un poste 3 capable d’apporter des points et de s’associer à Beal et Wall (bien que blessé) pour former une traction extérieure de très grande qualité. Cam coche les cases mais les Wizards surprennent tout le monde en draftant Rui Hachimura, un comboforward projeté dans le dernier tiers de la loterie. Ils voyaient sûrement en Rui un apport instantané donnant plus de garanties.

C’est ainsi que les Hawks sélectionnent Cameron Elijah Reddish avec leur 10ème choix. La franchise de Géorgie s’offre le luxe de sélectionner 2 des 3 meilleurs 3nD de la cuvée pour renforcer leur « young core ».

Source : nba.com

Cam rejoint alors la NBA pour commencer à écrire les premières pages de sa carrière professionnelle. Jeune, facile et talentueux, tout n’a pas été simple mais le plus important est là, il a surpassé son année à Duke et rejoint la NBA. À lui de continuer à nous faire rêver sur son potentiel, en attendant de peut-être pouvoir pleinement l’exprimer un jour.

Laisser un commentaire