Gallinari, son historique, son contrat, Collins et bien plus!
Difficile d’imaginer sérieusement ce qui allait se passer durant cette Free Agency. Travis Schlenk a exaucé des rêves qu’on ne se permettait même pas. Chacune de ses signatures amène un joueur de qualité répondant aux besoins de l’effectif. Avant de sécuriser 3 bons joueurs pour renforcer le secteur extérieur des Hawks, Travis Schlenk avait déjà frappé du poing sur la table en réalisant un gros coup. En effet, il avait réussi à convaincre Danilo Gallinari, sortant d’une très bonne saison avec le Thunder, de rejoindre Atlanta.
C’est une arrivée importante, mais qui n’est pas sans risque. En outre, son contrat à 61.5M$ sur 3 saisons peut poser des questions. D’autant plus que Gallo est un joueur de 32 ans qui n’est pas épargné par les blessures.
Le jeu en vaut-il la chandelle? Quelle devrait être sa place dans l’effectif? Est-ce que John Collins va être transféré aux Knicks contre un Toblerone et deux Mars? Beaucoup de questions se posent. On va essayer d’y répondre.
Qui est Danilo Gallinari?
Danilo Gallinari, dit « Gallo », est un basketteur italien de 2m08. Drafté par les Knicks en 2008, il est avant tout un grand scoreur au shoot soyeux et au QI Basket très européen. Il a évolué aux postes d’ailier et d’ailier fort et tend à se stabiliser au poste 4 avec la chute de ses qualités athlétiques.
Avant de rejoindre la NBA, il évolue en Italie, son pays natal, où il joue notamment pour l’Olimpio Milano. Il est d’ailleurs né à une quinzaine de kilomètres de Milan et il ne quittera sa Lombardie natale que pour rejoindre la NBA.
En 2008, il est Drafté avec le 6e choix par les Knicks de Mike D’Antoni, qui avait d’ailleurs joué avec le père de Danilo en Italie. Sa saison Rookie est fortement écourtée à cause de ses blessures. Ensuite, lors de sa saison sophomore, il pose les bases de ce que sera sa carrière : 15 points, 5 rebonds et presque 2 passes de moyenne. Il en profite pour rentrer dans le 5 majeur des Knicks et continue sur les même bases la saison suivante.
Néanmoins durant cette 3ème saison, il fait ses valises pour Denver. En effet, il est échangé à la trade deadline en tant que contrepartie dans le trade de Carmelo Anthony. Il s’installe directement dans le 5 majeur des Nuggets au poste laissé vacant par Melo.
Ainsi, il aide les Nuggets à se qualifier pour les Playoffs en 2011, 2012 et 2013 mais Denver n’arrive pas à passer un seul tour. Gallo rate d’ailleurs les Playoffs en 2013 après s’être fait une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. Cette blessure lui fera aussi raté la saison 2013-2014. Il reste ensuite à Denver jusqu’en 2017, sans ne jamais parvenir à rejouer les Playoffs. Malgré ses multiples blessures, il a toujours maintenu ses standards de production et son niveau.
En 2017, il rejoint les Clippers après un Sign and Trade avec un contrat à 65M$ sur 3 ans. Sa première saison est un désastre, il ne joue que 21 matchs et une fracture à la main met fin à sa saison en fin Février. Néanmoins, il arrive à rebondir en 2018-2019 et sort sa meilleur saison statistique en carrière : 19.8/6.1/2.6 avec 46.3% au tir et 43.3% à 3 points. Il ne rate que 14 matchs et joue la 3e série de playoffs de sa carrière.
Malgré cette bonne saison, les Clippers veulent passer à l’étape supérieur et Gallinari prend le chemin d’OKC à l’intersaison 2019. Lui et avec Shai Gilgeous-Alexander sont alors la contrepartie de Paul George. Durant cette saison 2019-2020, il ne manque que peu de matchs et fait partie du beau projet du Thunder de cette saison mené par une traction arrière CP3-SGA-Schröder. Au terme de cette saison, ils sont sortis par les Rockets en 7 matchs durant le premier tour des PO.
Gallo ça veut dire « coq » ou « canard boiteux » en Italien?
Quand on pense à Danilo Gallinari, il est difficile de ne pas évoquer ses blessures. Sa carrière a littéralement été rythmée par ses absences pour cause blessure et son dossier médical pèse le même poids que lui : 105kg.
Il n’a jamais effectué une saison complète, hormis sa saison sophomore durant laquelle il a joué 81 matchs, sinon il a toujours manqué plus de 10 matchs par saison. Et encore, c’est gentil de prendre cet angle là.
Sur les 958 matchs de saison régulière possible sur l’ensemble de sa carrière, Danilo Gallinari en a manqué 347, soit 36.2% des matchs. Autrement dit, il a joué moins de 2/3 des matchs de ses équipes en saison régulière au cours de sa carrière. On est vraiment sur un joueur injury prone et il y a peu de chance que ça s’améliore avec les années qui passent.
Selon Fox Sport, on dénombre pas moins de 17 blessures de Gallo depuis l’Été 2017. Il a même raté l’entièreté de l’exercice 2013-2014 à cause d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche sur une mauvaise prise d’appui alors qu’il jouait avec Denver.
Mais qu’en était-il la saison dernière? Sur la saison 2019-2020, Gallinari n’a raté que 10 matchs. Il n’a eu aucune blessure grave mais a eu tendance à se blesser à la cheville. On note donc 4 blessures à la cheville, une petite blessure au pouce et une blessure au mollet sur cette saison selon Fox Sport. Une saison presque pleine qui lui aura permis de devenir un des noms les plus en vue de cette Free Agency.
Gallo reste donc un pari sur sa santé pour les Hawks. Le bon point est que l’âge et ses blessures impactent que son physique pour le moment. En effet, son jeu ne se basant que très peu sur ses qualités athlétiques, son niveau pourraient encore bien se conserver dans le temps. Seuls ses potentielles absences seraient vraiment dommageables et cela est à prendre en compte au moment d’évaluer son contrat…
61.5M$ sur 3 ans, le plus gros contrat à la saison du roster Hawks
Le 21 novembre 2020, Wojbomb! Première nuit de la Free Agency et les Hawks font leur premier gros coup. Gallinari signe à Atlanta. Le 25 novembre, on apprendra qu’il s’agit un Sign and Trade contre un choix protégé au second tour de la Draft 2025, les Hawks recevant aussi des considérations financières de la part du Thunder. Ah! Sam Presti et les choix de Draft.
Pour un joueur de 32 ans ayant eu autant de blessures, un aussi gros contrat peut faire peur, mais regardons-le de plus prêt.
61.5M$ sur 3 ans, mais ça n’est pas aussi simple que ça. Le contrat se décompose de la sorte : 19.5M$ la première année, 20.5M$ la deuxième et 21.4M$ la troisième. Néanmoins, cette 3e saison n’est garantie qu’à 5M$. Si le niveau de Gallo pose problème à l’aube de sa 3e année de contrat, il pourrait donc être coupé à moindre frais. Ainsi, son contrat est moins risqué que ce qu’il ne semble au premier abord.
Néanmoins, le montant pourrait faire peur. Ça pourrait faire cher à la saison pour un joueur qui passe son temps à l’infirmerie. Le risque est là mais les Hawks peuvent se permettre de le prendre.
Quelque part, c’est un peu la fin de Collins aux Hawks, non?
Non. Tout simplement.
Travis Schlenk l’a annoncé, Gallinari sera le backup de John Collins au poste 4. À cause de son manque de mobilité, Gallo est clairement devenu un ailier fort. Même s’il pourrait jouer ailier sur de courtes séquences, cela sera clairement anecdotique.
Par ailleurs, l’extension du contrat de JC est la priorité du Front Office à l’heure actuelle, maintenant que la Free Agency est bouclée.
Mais du coup, que doit-on attendre de Danilo Gallinari?
Avec un tel contrat, on pourrait imaginer que son rôle sera central. Et pourtant, pas forcément. Si pour la majorité des équipes un contrat à 20M$ l’année est synonyme de joueur majeur, ça n’est pas forcément le cas pour les Hawks. En effet, avec leurs nombreux contrats rookie sur des joueurs majeurs, les Hawks ont beaucoup de flexibilité et peuvent se permettre de mettre beaucoup d’argent sur des joueurs importants mais pas forcément principaux.
Comme dit précédemment, on doit s’attendre à voir un Gallo en sortie de banc. Il vient donc renforcer une second unit qui a tant fait défaut aux Hawks la saison précédente, et qui a par ailleurs été très bien renforcé par Travis Schlenk.
On peut donc attendre de lui qu’il offre son apport statistique au point et au rebond. Néanmoins, il sera sûrement limité par son temps de jeu qui devrait être inférieur à celui de ses précédentes saisons.
En outre, Gallinari sera surtout attendu dans le secteur offensif. Son spacing et sa capacité à jouer le pick & pop seront des outils qui pourront s’avérer importants dans l’attaque de la second unit.
Avec son profil de shooteur expérimenté, il pourrait lui aussi être un mentor pour nos jeunes. Okongwu, qui semble vouloir travailler son tir, pourrait le faire en prenant exemple sur un expert en la matière qui fait la même taille que lui.
Néanmoins, l’expérience de Gallo en fin de saison sera à mitiger. En effet, malgré ses 4 participations aux playoffs, il n’a jamais passé un seul tour.
Les Hawks n’ont-ils pas mis en péril leur avenir en offrant de tels contrats?
Il est vrai qu’avec la Free Agency réalisée par Travis Schlenk, il est légitime de s’interroger sur l’avenir des Hawks. En effet, ils ont bien rempli leur cap. Si les contrats de Rondo et Dunn sont des 1 + 1 qui ne devraient pas poser trop de problème, ce n’est pas le cas des contrats de Bogi et Gallo.
Revenons rapidement sur le cas Gallinari. Si Collins prend son extension, elle kickerait dans un an. Nous aurions donc deux gros contrats pour nos ailiers forts pendant au moins un an si on les conserve tous les deux. On pourrait estimer à 45M$ le budget de notre rotation poste 4 sur la saison 2021-2022. Certes, c’est beaucoup, mais le contrat de Gallo n’est pas intradable et, dans le pire des cas, une saison plus tard il sera possible de le couper pour 5M$.
Concernant Bogdan Bogdanovic, son âge et son niveau rendent son contrat moins problématique. Avec un contrat sur 4 saisons à 18M$ l’année, son impact sur le cap ne devrait pas être trop négatif surtout s’il maintient le niveau de jeu sur l’ensemble de son contrat. De plus, son contrat n’est lui non plus pas intradable en cas de besoin.
Enfin, il y a un point positif plus général est à noter concernant l’avenir de la Franchise. En effet, les principaux contrats qu’il faudra traiter à l’avenir seront des extensions de contrat rookie pour des joueurs dont on a les Bird Rights (permettant de dépasser le cap) ce qui facilitera grandement la gestion du cap dans les années à venir.
Conclusion :
On ne peut pas dire le contraire : le contrat de Gallinari est un pari sur sa santé. Néanmoins, son apport sportif et la relative flexibilité de son contrat sont des points positifs qu’il ne faut pas oublier. Le prix doit en valoir la chandelle, c’est ce que Travis Schlenk en a conclu en tout cas. L’avenir des Hawks n’est pour autant pas menacé par cette prise de risque et les efforts contractuels consentis lors de cette intersaison.
Le cas Danilo Gallinari représente bien l’intersaison des Hawks : Schlenk a voulu entourer Trae Young pour l’aider à gagner, sans pour autant mettre en péril l’avenir de la franchise.
Rendez-vous à partir du 22 décembre pour savoir si les Hawks se mettent à gagner. Concernant la santé économique de la franchise, dur d’avoir des certitudes à l’avance, mais sur le papier la situation a l’air plutôt bien gérée.