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Sarr ou Risacher : Qui choisir avec le 1er choix des Hawks ?

3% de chance, 97% de foi. C’est tout ce qu’il a suffi à Atlanta pour obtenir le premier 1st pick de son Histoire.

Ce choix est une réelle bénédiction, mais il s’accompagne aussi de nombreuses interrogations. Notre été est pour le moment totalement illisible. On ignore la structure que l’équipe va prendre la saison prochaine, ce qui ne simplifie rien. Le duo formé par Trae et Dejounte est possiblement arrivé au bout de sa courte histoire, tous nos roleplayers semblent disponibles et la seule certitude est Jalen Johnson, le seul que l’on voit mal partir dans cette intersaison. Landry Fields, Kyle Korver et Quin Snyder vont donc avoir fort à faire et la réussite à la loterie fournira au choix un jeune joueur très prometteur ou une pièce de valeur dans des négociations.

Mark Tatum, sous-commissionnaire de la NBA, et Landry Fields, GM des Hawks, le soir de la loterie

La question de ce first pick dépend de la valeur qui lui est accordée. Malheureusement, cette Draft est peu appréciée par les observateurs à cause de nombreux facteurs. Elle ne regorge pas de talents exceptionnels qui ont crevé l’écran, les freshmen qui jouaient en NCAA ont globalement déçu, les jeunes de la G-League Ignite ont une fois de plus galéré et ceux jouant en pro à l’international n’ont pas été ultra dominants. Tout cela rend cette cuvée illisible, mais ne dit rien de la future réussite de ses prospects en NBA. Ainsi, de nombreux observateurs s’accordent à dire que la valeur de ce choix n°1 est inférieur à celle des dernières années en cas d’échange. Il est ainsi assez probable que le peu de contrepartie qui nous serait offerte nous force la main qu’il soit conservé.

Toute la question serait donc de savoir sur qui jeter notre dévolu. Ces dernières semaines, deux joueurs semblent s’être détachés du peloton, et « cocorico! » ils sont français ! Alexandre Sarr et Zacharie Risacher devraient vraisemblablement partir en 1 et 2 le 27 juin prochain. À voir dans quel ordre ils seront appelés.

Afin de se préparer à ces deux scénarios plus que probables, découvrons leur profil respectif. Pour ce faire, de nombreuses heures de scouting ont été effectuées et trois connaisseurs des jeunes prospects ont été interrogés : Chachou, rédactrice pour Le Roster, Flotix, spécialiste de la Draft pour Café Crème Sport, et Jaspaire, rédacteur et podcaster chez Symbiose.

Maintenant que le contexte général est posé, il va falloir préciser quelques éléments afin de poser un cadre hypothétique dans lequel on sélectionnerait un joueur. La Franchise ne semble pas partie pour une reconstruction complète mais uniquement pour une transition rapide vers un projet plus ambitieux. Ainsi, on va prendre en compte deux variables pour juger les prospects. Tout d’abord, bien que cela ne soit pas certain, les Hawks ne seront jamais aussi forts que s’ils conservent Trae Young afin de construire autour. C’est un joueur offensif exceptionnel, faisant à lui tout seul de son équipe une des meilleurs attaques de la Ligue par sa simple présence. En somme, c’est un vrai joueur-système, ne demandait que des shooters, de la défense et quelques rollmen compétents pour briller. On décide donc de parier sur le fait qu’il restera à Atlanta. À ses côtés, on devrait compter Jalen Johnson, une pièce importante que l’on va assurément conserver et qui va peser dans nos critères de sélection.

Alexandre Sarr

PF/C, 2m13 (sans chaussures), 224cm d’envergure, 98kg, 19 ans, Perth Wildcats (NBL), français

Moyennes : 9.7p/4.4r/0.9a, 0.5 interception et 1.3 contre en 17.2 minutes. Pourcentages : 52/29.8/71.4.

Alexandre Sarr sous le maillot des Perth Wildcats (2023-24)

Voici le chouchou de la Hawks Nation et les raisons sont nombreuses. Pour faire simple, c’est un intérieur ultra moderne. Il mesure 2m16 en match (avec chaussures) et est un phénomène de mobilité pour ses mensurations. Cela fait de lui un prospect défensif de grande qualité et c’est par ce prisme que nous allons l’aborder.

Des qualités défensives indéniables

« Défensivement, c’est un joueur incroyable. Il est capable de s’adapter à de nombreux schémas défensifs (ndlr. : zone, drop, switch-all, edge, trap, etc.) et c’est un incroyable roamer (ndlr.2 : défenseur qui quitte son joueur pour aller aider). Il a tous les outils pour être très impactant et devenir une réelle matrice défensive autour de laquelle une équipe peut construire. »

Flotix

Avec Trae Young en chef d’orchestre offensif, l’alliage parfait serait d’avoir un chef d’orchestre défensif capable d’être son équivalent de l’autre côté. Et c’est précisément le profil que pourrait avoir Alexandre Sarr s’il explose en NBA. Les 3 experts interrogés s’accordent sur son potentiel de candidat DPOY, ce qui est une perspective alléchante à Atlanta. Il est très influent de ce côté du terrain et sa mobilité lui permet d’être très polyvalent et même de switcher sur des petits sans aucun problème. Il protège très bien le cercle, avec un nombre de fautes très bas pour son temps de jeu et sa production (1.4 fautes commises par match, en 17.2 minutes et pour 1.3 contres de moyenne), d’autant qu’il jouait contre des pros en NBL. Il ne devrait vraisemblablement pas connaître les foul troubles habituels des jeunes pivots débarquant en NBA.

Cependant, il n’est pas un produit pleinement abouti, étant donné sa relative faiblesse au rebond. Selon les stats de Synergy, il ne capte que 18.2% des rebonds défensifs, ce qui est faible pour un pivot. En comparaison, cette saison Clint Capela en capte 26.5%, Jalen Johnson 24.8% et Bruno Fernando 22.2%. Il est au niveau d’Okongwu et ses 18.6%, alors que c’est justement une des faiblesses de son jeu. Il se montre un peu plus productif au rebond offensif, avec 8.6% de cueillette de ce côté du terrain (11.4% en playoffs NBL), sans exploser le plafond non plus.

« La différence entre son impact au rebond entre la défense et l’attaque montre bien que c’est un joueur qui découvre le poste de pivot. En défense, tu as besoin de plus de fondamentaux pour te placer et poser ton boxout (ndlr. protection du rebond). En attaque, sa taille et ses instincts à eux seuls lui permettent d’être très productif. »

Jaspaire

Ses lacunes au rebond viennent donc d’un manque global d’expérience, mais ce n’est pas tout. À cela s’ajoute la plus grande limite d’Alexandre Sarr : son manque de puissance. C’est un jeune joueur longiligne pesant 98kg, soit le poids d’un ailier. En guise de comparaison, Bogdanovic, Lundy et Matthews sont plus lourds que lui. Cela fait qu’il a tendance à se faire bouger, notamment au rebond. Il faut en revanche tempérer l’impact que cela sur l’ensemble de sa défense. C’est un joueur avec de bons appuis et de bons réflexes qui n’hésite pas à baisser son centre de gravité pour défendre au large ou au poste et sa taille et sa mobilité lui permettent de rattraper beaucoup de séquence où il se fait un peu bouger. Et finalement, c’est surtout en attaque que sa puissance le fait pécher.

Une attaque à travailler

Si Alexandre Sarr est avant tout un prospect défensif, son attaque n’est pas négative non plus. De part son physique, il est une excellente menace aérienne sur lobe d’autant qu’il possède un très bon toucher. Il est aussi un bon connecteur, capable de servir ses coéquipiers qui coupent dans des situations de short roll. Au large, il est bon en DHO (dribble handoff) mais semble incapable de poser un vrai écran. Cela est sûrement dû à la fois à un manque de fondamentaux à son poste et à son déficit puissance (le poussant à éviter le contact). Enfin, celui-ci se ressent dans sa finition avec contact, puisqu’il explose très souvent avant de finir son geste.

Son tir ne fait pas l’unanimité, mais je (OUI, le CM en son nom propre) considère qu’il est extrêmement prometteur. Sa mécanique est très bonne et il semble pouvoir devenir très adroit. Il est déjà à l’aise à mi-distance (56% de réussite sur les jumpshots à 2pts, dont 57.1% en sortie de dribble) et possède un turnaround fadeaway propre et efficace. Les doutes sur son tir réside dans sa capacité à s’écarter. Avec ses 29.8% de réussite à 3pts (14/47 sur la saison régulière) à une distance NBL/FIBA (6m60 contre 7m24 en NBA), sa réussite n’est pas incroyable. En revanche, si on s’attarde sur sa mécanique de loin, il semble manquer de force. La longueur de ses segments crée un effet de levier qui lui demande plus de force qu’il n’en a actuellement. Cela le pousse à forcer sa mécanique, créant des irrégularités dans sa forme à 3pts. Tout semble indiquer qu’en gagnant en puissance, il pourra fixer son tir de loin.

« Un de ses objectifs en NBA sera de ne pas être considéré comme un non-shooteur. Si à terme il progresse à 35-36% avec un volume respectable, cela débloquera réellement son jeu en attaque. »

Flotix

Finalement, l’arme qu’il lui manque le plus actuellement est sa capacité à créer ses propres points. Son dribble est fiable mais ne semble pas encore lui permettre de faire des différences. Son manque de puissance l’empêcher de driver avec contact pour prendre de vitesse les intérieurs adverses de manière régulière et lui empêche aussi de bien jouer ses mismatchs au poste, le poussant à prendre des fadeaways où il est très bon mais ce qui représente quand même une limitation de ses options. Bien qu’il puisse monter la balle sur jeu placer, tout cela l’empêche de réellement mener une contre-attaque.

Le meilleur profil disponible ?

Malgré certains doutes qui planent sur son profil, Alexandre Sarr semble être le profil le plus intéressant de la Draft pour les Hawks. S’il ne sera pas forcément le joueur le plus fort de cette cuvée, il est sans conteste celui qui augmenterait le plus le plafond collectif des Hawks. Il semble aussi être un joueur français avec une culture très américaine. Passé par la ligue Overtime Elite, il connaît Atlanta et montre cette forme d’envie qui fait parfois défaut à certains prospects tricolores. Il vient aussi d’un contexte professionnel de bon niveau en ayant joué à Perth en NBL. Enfin, son frère est déjà un joueur NBA et ses parents semblent vouloir le suivre pour le soutenir dans sa carrière. Son environnement a l’air très sain, ce qui est un green flag à souligner. Le seul point négatif de son entourage est Bill Duffy, son agent, qui semble fait tout ce qui est en son pouvoir pour que le jeune intérieur français ne tombe pas à Atlanta. Il était aussi l’agent de Luka Doncic, qui nous a fait plus ou moins le même coup en 2018. Cet agent semble être la seule composante qui éloigne Alexandre Sarr des Hawks.

Son influence défensive a tout pour mettre l’équipe sur de bons rails de ce côté du terrain. L’association avec Trae Young et Jalen Johnson semble d’ailleurs être parfaite pour Sarr. Notre meneur est un des tous meilleurs joueurs de pick & roll de la Ligue, il pourrait le faire exister en attaque dès son arrivée et l’aider à progresser rapidement. Jalen serait aussi un intérieur capable de l’aider, à la fois au rebond et à la lutte à l’intérieur. Évidemment, il ne sera pas un produit fini dès son année 1 et il faudra lui donner du temps pour éclore, mais il pourrait tout de même avec une contribution positive la saison prochaine grâce à sa défense.


Comparaisons : Jaren Jackson Jr (en + fin), Evan Mobley (science défensive – et jeu offensif +).

L’avis de Chachou : N°1 de sa Mock Draft (Atlanta). N°2 de son Big Board.

« C’est un prospect avant tout défensif. Il a un package qui fait de lui un excellent protecteur de cercle capable de switcher, ce qui est un luxe en NBA. Tout le problème pour lui va être de gagner en puissance sans sacrifier sa mobilité et sa verticalité. Je le verrais bien devenir rapidement la clé de voûte de la défense des Hawks. Il faudrait qu’il débloque un tir plus fiable pour faire exploser son plafond et réellement exister en attaque. »

L’avis de Flotix : N°1 de sa Mock Draft (Atlanta). N°2 de son Big Board

« Alexandre Sarr possède des outils défensifs exceptionnels. Il peut être la matrice défensive sur laquelle un projet se construit. J’ai vraiment peu de doutes de ce côté du terrain, mais l’objectif sera de le faire exister en attaque. Il arrive avec des outils intéressants de finisseur d’action et de connecteur offensive et devrait être un chaînon positif s’il joue dans une attaque qui tourne bien. Devenir un shooteur respecté serait un plus. En revanche, devenir plus que ça offensivement demanderait une très forte progression à la création, et j’y crois assez peu. »

L’avis de Jaspaire : N°1 de sa Mock Draft (Atlanta). N°1 de son Big Board.

« Sarr possède certaines caractéristiques de licorne. J’achète pleinement sa polyvalence défensive. Il est capable de tout très bien faire en défense mais n’a pas encore montré un aspect purement élite dans sa panoplie. Il est encore très vert du point de vue des fondamentaux mais ça se travaille facilement en NBA. Son physique pourrait le limiter durant ses premières années et j’ai du mal à le voir devenir plus qu’un shooteur d’opportunité. Cela ne m’empêche pas de l’avoir en 1 dans mon Big Board car je suis convaincu de son potentiel de candidat DPOY. »

Points forts

  • Son combo taille-mobilité
  • Grosse force de dissuasion
  • Capable de jouer dans de nombreux schémas défensifs
  • Bonne technique pour son poste
  • Jeu de connexion déjà en place
  • Fit parfait entre les Hawks et lui
  • Un mental et un environnement familial rassurants

Axes d’amélioration

  • GAGNER EN FORCE
  • Consolider les fondamentaux du poste 5 (boxout, pose d’écran, prise de position, etc.)
  • Un shoot prometteur à peaufiner (se débloquerait avec plus de force)
  • Devenir capable de créer ses propres points

Zaccharie Risacher

SF/PF, 2m05 (sans chaussures), 207cm d’envergure, 90kg, 19 ans, JL Bourg (Betclic Elite), français

Moyennes : 10.1p/3.8r/0.9a, 0.8 interception et 0.5 contre en 22.0 minutes. Pourcentages : 43.9/35.2/74.

© Guilherme Amorin

Risacher a gagné une belle dynamique après la loterie, notamment parce qu’il jouait encore avec la JL Bourg en Playoffs de Betclic Elite. Quin Snyder, Landry Fields et Kyle Korver se sont même déplacés en personne quand il jouait face à Nanterre. Le match suivant, Bryan George, l’assistant français des Hawks, a été témoin en direct de son coup de chaud à 28pts et 68.8% au tir. À quelques jours de la Draft, il semble être projeté par tous les scouts comme le futur premier choix des Hawks.

Savoir (presque) tout faire

Risacher est un ailier avec de bonnes mensurations, malgré une envergure « neutre » d’après le récent Draft Combine qu’il a passé en Italie. Il semble aussi tout à fait capable d’évoluer au poste 4 dans la NBA moderne. Il représente un peu la forme ultime du 3nD, capable de défendre, de switcher, de rentrer ses tirs et de prendre des bonnes décisions. En revanche, au premier coup d’œil, il ne semble pas forcément posséder une qualité élite.

Sa défense est bonne. Sur l’homme, il est grand, assez puissant pour son âge et se déplace bien. La latéralité lui permet de couvrir les postes 3-4 sans soucis, mais elle pourrait ne pas être suffisante face à des joueurs plus petits. Physiquement, il semble complètement NBA-ready et devrait avoir un impact très rapide à l’échelon supérieur. Au-delà de son physique, c’est aussi un joueur très intelligent qui sait faire les rotations et prendre les bonnes décisions. Il excelle notamment dans sa couverture weakside (ndlr. c’est celui qui zone entre deux joueurs adverses côté faible quand son coéquipier (roamer) lâche son joueur pour intervenir en aide).

Offensivement, son profil tourne clairement autour de son tir. Il a tourné à 35.2% à 3pts sur l’ensemble de la saison de Betclic Elite. Pourtant sur les 18 premiers matchs il était à 41.3%, avant de finir à 20% sur les 14 derniers, sans réelle explication. Il a aussi tourné à 45% de loin en Eurocup (23 matchs). Il est ainsi difficile de savoir s’il peut réellement entrer dans la case « sniper » ou si c’est juste un tireur fiable. En revanche, à mon sens (oui, encore l’avis du CM) il possède bel et bien une compétence élite liée à son tir : le tir en sortie d’écran. Il sait très bien se déplacer au large, est capable de faire des courses de démarquages assez agressives et oriente bien ses appuis et ses épaules en sortie de course. C’est bien plus qu’un détail, puisque dans les mains du bon coach, c’est une arme qui pourrait définir son rôle.

Son jeu, des deux côtés du terrain, est une partition parfaitement jouée. C’est un joueur très lucide qui prendra toujours le meilleur tir et n’aura pas peut de faire tourner la balle.

« C’est un joueur NBA-analytics. Il prend en permanence la bonne décision et les bons tirs, c’est-à-dire du catch and shoot à 3pts ou de la finition au cercle. Pareil pour ses coéquipiers, il les voit quand ils sont ouverts et leur fait la passe sans hésitation. C’est bien et les amoureux de basket FIBA adorent, mais ça lui empêche tout dépassement de fonction. »

Chachou

Un joueur trop sage

Malgré ses qualités athlétiques respectables (bien servies par ses bonnes mensurations) et son talent, Risacher est un joueur qui pourrait être enfermé dans son rôle de 3nD. Il ne semble pas vouloir dépasser sa fonction et apparaît timide. Son jeu est peu agressif à cause du manque d’envie de créer son propre tir. Il n’est pas non plus un joueur qui va chercher à driver ou à encaisser le contact. En somme, ce n’est pas un leader offensif ni même un scoreur autonome. Il se contente globalement d’un rôle de finisseur d’action (surtout à 3pts) et de relai sur extra-passe.

Même quand son équipe a besoin d’un Zaccharie plus tranchant, il a tendance à s’effacer. C’était le cas avec l’équipe de France U19 à la Coupe du Monde 2023. Alors que l’équipe jouait sans réel meneur pour dynamiser l’attaque et qu’il était clairement le joueur le plus talentueux de la compétition, il s’est caché dans son corner et s’est réfugié dans son rôle de 3nD. Finalement, ce sont des joueurs avec plus de hargne et d’envie qui ont pris les devants pour la France, notamment Perrin à l’intérieur et ce grand fou d’Ajinça.

C’est aussi pour cela que Risacher est difficile à évaluer. Malgré ses 19 ans à peine révolus, il semble déjà être un produit fini qui évoluera toujours dans le même rôle de 3nD, un rôle très important en NBA mais pas celui d’un joueur qui devrait prétendre à un 1st pick. Sa cote semble se baser sur le manque de lucidité des observateurs américains, ou bien sur des espoirs de le voir passer plusieurs paliers dans son développement. Il lui faudrait gagner en agressivité et développer sa création pour lui-même afin de débloquer celle pour les autres. Cela passerait forcément par un changement d’état d’esprit, et ce n’est pas simple pour un agneau de devenir un loup.

Voici encore un avis du CM, mais une sorte de « demi-révolution » de son jeu pourrait arriver. Sous les ordres d’un bon coach capable d’utiliser ses capacités de tir en sortie d’écran de la meilleure des manières, il pourrait se diriger vers un rôle de shooteur agressif si on dessine des systèmes prévus pour lui. Si Duncan Robinson est le profil moderne le plus évident dans cette catégorie, l’arrière du Heat a su développer son playmaking et diversifier son apport. Dans un profil plus proche, Klay Thompson pourrait être un bon exemple pour Risacher. Il partage sa bonne compréhension des espaces, sa prévalence pour le tir extérieur, ses bonnes mensurations pour son poste (même si Zaccharie est clairement un ailier) et cette capacité à offrir des courses agressives pour se démarquer. C’est une comparaison très grossière et le chemin sera long, mais c’est un scénario qui pourrait lui donner un rôle un peu « supérieur » à celui de 3nD.

Drafter un roleplayer en #1 ?

Risacher est frustrant. C’est un des plus grands talents de sa cuvée, mais tout semble indiquer qu’il n’a pas ce qu’il faut pour justifier une sélection en 1ère position. Il est destiné à une longue carrière NBA cependant les scénarios où il devient All-Star semblent presque improbables. Les optimistes peuvent espérer le voir plus conquérant et agressif, mais il aura besoin de révolutionner son jeu pour répondre à ces attentes. Et c’est d’autant plus problématique si on l’imagine à Atlanta. Les Hawks ont déjà une équipe avec du talent et, sauf reset complet du projet dans quelques jours, il ne devrait pas être beaucoup responsabilisé offensivement et rentra rapidement dans un rôle de 3nD premium. Est-ce que c’est ce profil qui fera passer l’équipe chez les contenders ? Peut-être…

Quoiqu’il en soit, Zaccharie est un coéquipier parfait avec une bonne éthique de travail et un environnement familial qui l’a toujours destiné au haut niveau. Son père, Stéphane Risacher, est un joueur marquant de Pro A et de l’équipe de France, médaillé d’argent aux JO 2000. Il coche tous les green flags d’un roleplayer de luxe et c’est ainsi qu’il faut le considérer. Si c’est une star qui est recherchée par l’équipe qui le sélectionne, elle aura sûrement des remords dans les années à venir.


Comparaisons : Nicolas Batum, Harrison Barnes. Peut devenir une sorte de Franz Wagner s’il débloque son agressivité. Klay Thompson avec un bon coach et un peu de copium du CM.

L’avis de Chachou : N°4 de sa Mock Draft (San Antonio). N°4 de son Big Board.

« Risacher se résume assez facilement : c’est un 3nD élite. Il a le shoot, la défense et surtout le connecting qui le démarque des autres joueurs qui ont son rôle. Par contre, il semble être trop intelligent pour son propre bien. Il n’a pas envie de prendre le risque de faire une erreur. S’il veut devenir plus que le « roleplayer ultime », il aura besoin d’un déclic en plein match et de comprendre qu’il peut coller 20 pions sans forcer. Sinon ce sera un rendez-vous manqué avec lui-même. »

L’avis de Flotix : N°3 de sa Mock Draft (Houston). N°8 de son Big Board.

« C’est un joueur sérieux avec un profil de shooteur élite, complètement plug-and-play dans un costume de coéquipier parfait. Toute la NBA va l’adorer. Il va sûrement faire une carrière de 15 ans en étant le chouchou des GMs, de ses coachs, de ses coéquipiers et même des fans. Une vraie trajectoire à la Nico Batum (on lui espère d’éviter la période Hornets). En revanche, il lui manque vraiment du star factor pour devenir plus. Il pourrait, mais on dirait qu’il n’a pas envie et que ce n’est pas dans son tempérament. »

L’avis de Jaspaire : N°5 de sa Mock Draft (Detroit). N°5 de son Big Board.

« Zaccharie est un joueur qui arrive en NBA pour faire gagner l’équipe dans laquelle il va jouer. Il a l’air de ne pas être impacté par des considérations personnelles. C’est à la fois un gros atout et une sorte de plafond de verre. Normalement, c’est un état d’esprit que certains joueurs prennent plus tard dans leur carrière, ce qui le rend hyper mature. En tout cas, il arrive pour être un 3nD avec un jeu très propre et c’est un plancher intéressant. Difficile de savoir à quel point il pourra transformer son jeu. »

Points forts

  • Le plancher le plus rassurant de la cuvée
  • Rôle de 3nD tout désigné
  • Tireur en sortie d’écran techniquement très propre
  • Très bon QI basket
  • Approche « NBA-analytics »
  • Défenseur off-ball de qualité
  • Fit avec les 30 équipes de la Ligue
  • Un état d’esprit très collectif et un environnement qui connaît le monde du basket

Axes d’amélioration

  • Gros plafond de verre à briser en lien à son agressivité et son « star factor »
  • Un état d’esprit TROP collectif ?
  • Progresser sur sa création pour lui-même et pour les autres
  • Travailler sur sa prise de contact
  • Rassurer sur la régularité de son tir
  • Le contexte d’Atlanta n’est pas propice à lui faire briser son plafond de verre