Le cœur des Hawks : ces joueurs qui apportent plus que leur ligne de stats
Atlanta a un effectif rempli de bons basketteurs, qui a ses limites à la création et en défense, mais qui excelle plus par son talent que par son cœur. Pourtant, certains de nos joueurs apportent un petit plus non négligeable qui semble être à l’origine des succès de l’équipe (ou de ses défaites quand il est absent). Ce petit truc est souvent ce qui sépare les bonnes équipes des excellentes et c’est ce qui semble actuellement manquer en partie au roster actuel. Avant de chercher à en accumuler davantage cet été, faut-il encore se rendre compte de qui en sont les actuels garants et de leur avenir respectif. Alors rangez vos lignes de stats, aujourd’hui on parle de ceux qui apportent ce petit supplément de cœur aux Hawks
Delon Wright : la très bonne surprise
Arrivé pour remplir le rôle de meneur remplaçant et d’apporter de la stabilité à la second unit, Delon Wright a effectué une saison en deux volets. Il a d’abord été très, voire trop, neutre dans son apport au point d’en devenir frustrant. Il n’est pas vraiment un playmaker, ne prend que des tirs en catch & shoot, n’est pas transcendant d’agressivité vers le cercle et ne donne pas la sensation d’être un facteur X… jusqu’à ce que McMillan annonce qu’il va le mettre au placard et lui préférer Lou Williams.
On est alors le 13 mars et le lendemain, dans un back-to-back, Delon est métamorphosé. Il nous propose un 4/4/4 avec 3 interceptions ainsi que beaucoup d’envie. Il est maintenant un nouveau joueur, qui met de l’intensité, défend, prend des rebonds, fait des interceptions et a véritablement un apport positif. 4 jours plus tard, il est titulaire à cause d’une petite blessure de Trae et il réalise sa meilleure performance de la saison avec 18 points, 3 rebonds, 6 passes et 5 interceptions.
Dès lors, il devient un des joueurs les plus importants de l’effectif et son énergie n’est pas étrangère aux bonnes prestations de notre second unit sur la fin de saison, en témoigne son +4.6 de +/- par match sur les 13 derniers matchs. En Playoffs rebelotte, il est un des seuls faucons en pleine maîtrise de ses moyens et il finit (de loin) avec le meilleur on-off +/- des Hawks, de la série et même du premier tour tout entier avec +46.8 par 100 possessions.
Cet été, notre meneur energizer se retrouve en fin de contrat alors qu’il a touché 8M5$ la saison dernière. Il l’a évoqué, il aimerait être de retour à Atlanta et on a le sentiment que c’est réciproque.
Onyeka Okongwu : la fougue de la jeunesse et le petit coup de cœur des Hawks
Il l’avait déjà montré en 2020-21, mais on en est maintenant sûr et certain : Big O est un joueur spécial. Avec une envie débordante, des mains en or et un apport défensif excellent (quand il ne se retrouve pas en foul trouble), Okongwu a trouvé un rôle très important dans notre second unit.
En compagnie de Delon Wright, il effectue hustle play sur hustle play. Il s’illustre notamment au rebond offensif, ayant réalisé 22 matchs avec au moins 3 rebonds offensifs, soit 45% de ses matchs alors qu’il ne joue que 20 minutes de moyenne. Par ailleurs, en l’absence de Capela, OO a sorti un match référence contre Minnesota à la mi-janvier avec 17 points, 8 rebonds et 5 contres, faisant l’étalage de tout son potentiel.
Malgré l’envie d’aller chercher un All-Star et le fait que personne n’est à l’abri d’un départ, Okongwu semble quasi-inamovible. Son état d’esprit, sa défense et son potentiel sont beaucoup trop intrigants, d’autant qu’il a juré qu’il aurait un shoot fiable pour la saison à venir. On le sait déjà depuis un moment, tout cela pourrait poser des questions sur l’avenir à moyen terme de Capela au sein de la Franchise.
Solomon Hill : briller par son absence
C’est lorsque quelque chose nous manque qu’on en comprend toute sa valeur, et Solomon Hill nous a terriblement manqué. Blessé en début décembre puis débarqué à New York dans le trade de Cam Reddish avant d’être coupé, Solo n’a pas pu passer sa fin de saison avec nous. Pourtant, à la simple inspection de son compte Twitter (qui vaut franchement le détour) on sent qu’il fait toujours partie de l’équipe et on n’a que trop envie de le voir re-signer pour la saison prochaine.
La raison est simple : Solomon Hill n’a pas besoin de jouer pour être impactant, et c’est ce qu’on attend du parfait joueur de 3rd unit. Lors de la saison 2020-21, il a eu un rôle plus important qu’il aurait dû sur le terrain, la faute aux blessures de nos jeunes ailiers, mais cela nous a aussi permis de comprendre sa valeur. Dans un premier temps, il a pris Okongwu sous son aile, l’encadrant et semblant lui partager son envie. En Playoffs, il a aussi été le garde du corps de Trae Young et un des seuls à répondre au défi physique et vicieux des Knicks. On se souvient notamment de ses prises de tête avec Julius Randle (là où Capela avait tendance à subir sans répondre) et de sa bousculade avec Nerlens Noel pour protéger son Franchise Player.
Toutes ces bonnes choses, on n’a pas pu en profiter cette saison et l’aspect apathique et résigné de nos faucons est en partie dû à l’absence de Solo. Nul doute qu’avec lui la série contre le Heat aurait été plus animée…
John Collins : le général en chef et vrai cœur des Hawks
Lorsque l’on pense aux Hawks on pense à Trae, mais c’est peut-être bien une erreur. Franchise Player, de loin le meilleur joueur de l’effectif, il est sans aucun doute l’image de la Franchise. Néanmoins, si cette équipe a une âme, c’est du côté de John Collins qu’il faut aller la chercher.
En plus d’être son parfait compagnon de pick and roll, JC est aussi son bras droit n’hésitant pas à être dur au mal pour soutenir son meneur quand les esprits s’échauffent. Chaque gros dunk communique de l’énergie au groupe. Chaque coéquipier en difficulté trouve en lui un soutien. Son caractère vocal et collectif en fait, semble-t-il, le ciment du vestiaire. On se souvient de ses Playoffs 2021, sa fin de saison en 2021-22 est encore plus parlante. Malgré un pied douloureux et un doigt en vrac, Collins a tout donné. Un exemple de résilience et de combativité qui n’a malheureusement pas été récompensé.
John Collins n’est pas assuré d’être à Atlanta l’an prochain. C’est comme ça, c’est un fait, rien ne nous en assure… et pourtant ! Qu’est-ce que son départ pourrait nous faire mal ! Finisseur d’actions de très haut niveau, rebondeur insatiable, défenseur en aide plus que correct et surtout garant du winning spirit des faucons, il semble être irremplaçable. En cherchant davantage de talent, on pourrait faire l’erreur de se séparer de celui qui donne le plus de cœur à notre groupe.