Une

Draft 2021 : Travis Schlenk est un génie

2017 : John Collins, choix 19.

2018 : Trae Young, choix 5. Kevin Huerter, choix 19.

2019 : De’Andre Hunter, choix 4. Cam Reddish, choix 10.

2020 : Onyeka Okongwu, choix 6.

Travis Schlenk est un monstre de la Draft et il l’a encore montré à la Draft 2021. À l’affût sur les opportunités qui pouvaient se présenter à lui, il a su capitaliser au mieux sur ses 2 picks en prenant des joueurs qui ont un peu (voire beaucoup) glissé.


Choix 20 : Jalen Johnson, Duke

Crédit : TheAthletic

Taille : 2m06. Envergure : 213cm. Poids : 95kg. Âge : 19 ans.

Jalen Johnson a glissé de quelques places si on se réfère à la plupart des Mock Drafts. Attendu en fin de Lottery, les questions concernant son état d’esprit ont dû refroidir certains GMs. Mais ce n’est pas le cas de Schlenk, qui récupère ainsi un joueur talentueux ayant besoin d’un cadre de travail strict, chose que les Hawks peuvent lui apporter.

Lorsque l’on s’intéresse à son histoire, difficile de ne pas soulever certains « red flags » sur son parcours. À cause de deux transferts et d’une blessure, il n’a jamais trouvé de stabilité au lycée, ce qui ne l’a pas empêché de rejoindre Duke pour autant. D’ailleurs, sa carrière universitaire à Duke a été courte puisqu’après une petite blessure à la cheville, Jalen a décidé de quitter le prestigieux programme de Durham pour se concentrer sur la Draft. La raison de son départ serait liée à son utilisation sous Coach K, celui-ci en ayant fait un small 5 alors que le principal intéressé se considère davantage comme un ailier.

Poste 4 pouvant jouer 3, il est un joueur très complet. Son bon handle et sa création pour les autres sont des outils le faisant rentrer dans la catégorie des pointforwards.

Il est athlétique, sans être monstrueux, et il pourra switcher sur les postes 3 et 4 sans trop de problèmes. Par séquence, on peut même s’attendre à ce qu’il gêne un arrière ou un pivot, mais sa mobilité latéral n’est pas assez bonne pour en faire un défenseur élite en switch. Sa bonne longueur (212cm) et ses bons instincts, le rendent redoutable sur défense en aide et il s’avère même être un bon contreur pour son poste d’ailier. Sur son petit échantillon à la fac, il a montré qu’il pouvait aussi être un bon rebondeur. À voir comment cela se traduira en NBA, mais j’ai l’impression qu’il sera un bon ailier rebondeur.

Offensivement, il saura faire quelques petites choses de pointforward : des passes et de l’agression de cercle en drive principalement. Néanmoins, son shoot est suspect, en témoignent ses 63% aux lancers. Il ne faut pas trop se fier à ses 44% de loin, son volume était assez faible. Sa mécanique est particulière : son haut du corps est très correct bien qu’un peu lent, mais on a l’impression qu’il ne pousse pas sur ses jambes. À 19 ans, cela se travaille et il faudra que le staff de McMillan l’aide à améliorer sa mécanique. S’il trouve un tir fiable en NBA, son apport offensif pourrait être très intéressant.

Jalen Johnson est un joueur disposant d’un bagage solide, mais il est tout de même assez raw. Tout cela tient en un point : que se passe-t-il dans sa tête ? J’ai la sincère impression qu’il joue à l’instinct et qu’il ne sait pas ce qu’il apporte à son collectif. Ses assists sont des passes de connexion qu’il semble exécuter par « bon sens », mais ce n’est pas un réel créateur. Est-ce que ça remet en question son profil de pointforward ? Pas du tout. Néanmoins, je me pose des questions sur son QI Basket. Je ne suis pas sûr que ses instincts sur suffisent en NBA. Par extension, j’ai l’impression que c’est son manque de QI Basket qui lui a provoqué ses « red flags » dans son cursus scolaire. Et si on était à un cerveau près d’avoir fait un gros steal ?

Higlights de Jalen Johnson :


Choix 48 : Sharife Cooper, 1m85, 20 ans, Auburn

Crédit : Sports Illustrated

Taille : 1m85. Poids : 81kg. Âge : 20 ans.

Il y a des joueurs qui glisse et il y a ceux qui dégringolent. Sharife Cooper, lui, a pris la Draft comme un toboggan. Alors qu’on pouvait l’attendre en sortie de Lottery, le meneur d’Auburn s’est retrouvé en deuxième partie de second tour mais on ne va pas bouder notre joie de le récupérer aussi bas. À vrai dire, je n’arrive pas à m’expliquer sa chute. Le talent est là et il vaut bien plus qu’un second tour.

Prendre Sharife Cooper, c’est prendre un meneur spectaculaire et fluide. Sur un parquet, il met des étoiles dans les yeux à quiconque le regarde. D’une certaine manière, il rappelle Trae Young, alors quoi de mieux que d’apprendre à ses côtés ?

Offensivement, Cooper a (presque) tout pour plaire. C’est un meneur agile et assez rapide qui comprend très bien le jeu. On le voit dans sa création pour les autres. Ce n’est pas encore un vrai « organisateur » avec un playbook intégré dans sa carte mémoire mais il voit toutes les opportunités qui peuvent se présenter à lui pour envoyer des offrandes à ses coéquipiers, notamment à ses bigs qu’il aime abreuver d’alley-oops. De plus, il gère déjà très bien le rythme en match, il n’est pas toujours pied au plancher et il n’hésite pas à ralentir, même en drive, pour se créer de l’espace. Il s’est aussi fait une spécialité de la provocation de fautes, qu’il aime aller chercher en agressant le cercle. Il convertit d’ailleurs pas mal de and one grâce à son bon équilibre en l’air. On est aussi face à un finisseur crafty, capable de contourner un big et de rentrer un reverse layup avec une facilité déconcertante.

Mais tout ne peut pas être positif et il a deux gros points à travailler en attaque. Tout d’abord, c’est un joueur flashy et kiffant mais pas forcément très propre. Il gagnerait à simplifier un peu son jeu en NBA pour limiter ses pertes de balle et augmenter ses pourcentages. On perdrait malheureusement en paillettes, mais on gagnerait en efficacité. Dans un autre temps, son plus gros point à travailler c’est son tir. Sa mécanique est fluide mais il a tendance à placer son ballon au-dessus de son épaule et non dans l’axe de son regard et j’ai l’impression qu’il n’accompagne pas assez le ballon, tout ceci faisant qu’il perde un peu en précision. De plus, il lâche son ballon très bas ce qui rend toute contestation plus efficace. Sa mécanique est donc particulière mais elle reste exploitable, à voir s’il ne la retravaillera pas afin de l’améliorer. En l’état son geste est plus adapté au playground qu’à la NBA puisqu’il se marie assez bien avec un tir rapide en sortie de dribble (avec du travail, il pourra quand même être efficace, mais ce n’est pas pour ça qu’il est optimal).

Défensivement, c’est plus compliqué. C’est un petit meneur, assez rapide mais pas ultra tanké et dont l’envie est à géométrie variable. Ce n’est pas un grand intercepteur et il risque de se faire exposer en défense sur l’homme en NBA bien que son cerveau lui permet de provoquer quelques fautes offensives et de faire des aides intéressantes. On ne va pas se mentir, en l’état il risque de rendre en défense ce qu’il inflige en attaque, mais s’il arrive à trouver « la flamme du défenseur » et qu’il se donne, il a les outils pour être correct de ce côté du terrain en NBA.

En somme, cette sélection avec le choix 48 est une MASTERCLASS, mais elle a été permise par la frilosité des autres GMs. Sharife Cooper est un pari, il faut l’admettre, mais le talent est celui d’un Lottery Pick, alors l’avoir avec un second tour c’est inespéré. Il pourrait ne pas réussir en NBA et donc être un bust quant aux attentes qu’on avait en lui avant là Draft, mais dans un prisme « Hawks », comment le considérer comme un bust alors qu’il n’est qu’un milieu de second tour ? Et si son talent s’exprimer en NBA, on est face au potentiel plus gros steal de cette Draft (à voir BJ Boston). Alors restons intrigués et attendons de le voir en Summer League et en G-League (il risque d’aller faire un tour aux College Park Skyhawks) où il devrait crever l’écran et nous éclabousser de son talent. S’il fait ce à quoi on pourrait s’attendre, a sûrement trouvé le joueur qui organisera l’attaque quand Trae se repose.

Highlights de Sharife Cooper :