Atlanta Hawks : Le récap’ de la saison
Après leur incroyable run lors des playoffs 2021, où ils avaient atteint les finales de conférence, on attendait beaucoup des Hawks pour la saison 2021-22. Mais avec un bilan à peine équilibré (43-39), une 9e place à l’Est et une série de playoffs complètement manquée, ils n’ont clairement pas su confirmer et satisfaire les espoirs que l’on plaçait en eux. Retour sur cette désillusion étape par étape.
Une arrivée en (sur)confiance
À la suite d’une saison régulière 2020-21 réussie et parfaitement conclue par un joli parcours post-season, le front office d’Atlanta a logiquement pris la décision de conserver un effectif semblable pour l’année suivante. Prolongations d’un an pour Lou Williams et Solomon Hill, jolis contrats pour Trae Young, John Collins et Kevin Huerter, la politique de Travis Schlenk était claire : la continuité. Seuls Delon Wright, Timothée Luwawu-Cabarrot, Gorgui Dieng et deux rookies (Jalen Johnson et Shariffe Cooper) se sont ajoutés au roster à l’intersaison.
Une marque de confiance envers les joueurs de la part des dirigeants de la franchise, convaincus de pouvoir réussir une saison encore meilleure avec cette équipe. Le groupe, relativement jeune et peu expérimenté, est ainsi arrivé plein d’assurance à la reprise de la saison. Presque présomptueux, certaines déclarations laissaient même penser que la raison régulière n’était qu’une formalité. Cette sur-confiance qui avait de quoi faire rêver les fans, mais qui ne présageait en réalité rien de bon.
Un début de saison en dents de scie
La saison des Hawks a en effet démarré sur un rythme un peu particulier : après un bilan de 4 victoires sur les 7 premiers matchs, ils ont connu une longue série de 6 défaites, dont 5 en déplacement. Ils se sont heureusement rapidement repris en remportant 7 victoires de rang, dont 5 à domicile. Les Faucons ont alors cru leur saison lancée, mais sont rapidement retombés dans leur travers en concédant des défaites « bêtes » face à des équipes supposées bien plus faibles.
Atlanta est ainsi restée cantonnée au milieu du tableau de la conférence Est, au niveau des places qualificatives pour le play-in. Des débuts aussi insuffisants et inconstants, à l’image de l’ensemble de la saison, qui illustrent bien les difficultés des hommes de Nate McMillan à gagner hors de leurs bases. Et les évènements qui ont suivi n’ont pas été pour améliorer les choses…
L’épisode covid, un facteur aggravant
Si l’épisode covid du mois de décembre ne doit pas être une excuse étant donné qu’il a concerné de très nombreuses franchises, force est de constater qu’il a été particulièrement impactant pour les Hawks. En effet, presque tous les joueurs de l’équipe sont entrés tour à tour dans le health and safety protocol entre le 19 décembre et le 8 janvier. Pour compenser ces absences, le front office a dû s’activer pour récupérer des joueurs en leur faisant signer des contrats courts. Le roster d’Atlanta a ainsi compté jusqu’à 26 joueurs, dont 9 en 10 days-contract.
Une période délicate que les Hawks n’ont pas très bien gérée et dont ils ont eu du mal à se relever, puisqu’ils se sont inclinés à 11 reprises sur 14 matchs entre la mi-décembre et la mi-janvier.
Un hiver quelque peu agité
À l’approche de la trade deadline (10 février) les rumeurs de transferts se sont ainsi intensifiées, notamment autour de Cam Reddish. Frustré de son rôle de remplaçant, l’ailier avait fait part aux dirigeants de sa volonté de quitter la Géorgie dès l’intersaison. Son souhait a été exaucé le 10 janvier avec un transfert conclu entre Hawks et Knicks : Cam Reddish, Solomon Hill et un 2nd tour de draft contre Kevin Knox II et un 1er tour de draft (via les Hornets). Un départ dur à accepter pour les fans des Hawks tant le potentiel de l’ancien de Duke est élevé, mais qui a semblé soulager le groupe et améliorer l’ambiance au sein du vestiaire. En effet, s’en est suivie une série de 7 victoires consécutives (dont certaines face à des grosses équipes comme Milwaukee ou Miami) qui a permis au groupe de reprendre confiance et de se replacer dans la course au play-in.
John Collins, insatisfait de son utilisation a lui aussi été au cœur de rumeurs de transfert contre Ben Simmons, l’un des protagonistes de cette trade deadline 2022. Mais cette idée a rapidement été abandonnée, l’Australien étant impliqué dans le trade pour James Harden entre Philadelphie et Brooklyn. Les Hawks n’ont donc pas réussi (et peut-être pas réellement essayé) à sa renforcer à la mi-saison. Une décision critiquable au regard des résultats de l’équipe, mais cohérente avec le projet de continuité affirmé à l’été.
Un effectif pas épargné pas les blessures
Sans vouloir (une nouvelle fois) se cacher derrière des excuses, force est de constater que les Hawks n’ont pas été aidés par les blessures cette saison, puisque la quasi intégralité du 5 majeur a connu des pépins physiques sérieux cette saison. C’est d’abord (et encore) De’Andre Hunter qui a été éloigné de terrains de novembre à janvier en raison d’une blessure au poignet. Cumulée à l’absence d’Onyeka Okongwu, qui n’a commencé sa saison qu’en décembre suite à une opération à l’épaule, l’indisponibilité de l’ailier a fait beaucoup de mal à la défense d’Atlanta.
Suite à cela, c’est Bogdan Bogdanović qui a fait un passage à l’infirmerie (de mi-janvier à fin février) pour soigner une blessure au genou droit. Sa période d’absence a été un petit tournant dans la saison des Hawks, puisqu’elle a conduit a un changement dans la rotation, Huerter remplaçant « Bogi » dans le cinq de départ. Relancé par ce nouveau rôle 6e homme à son retour, le Serbe a réalisé une bien meilleure deuxième partie de saison, passant de 12.5 à 17 points par match, avec des meilleurs pourcentages au shoot.
Cela a ensuite été au tour de John Collins, touché au pied droit, d’être écarté des terrains au début du mois de février. De retour après une semaine après la coupure du All-star break, il a presque aussitôt connu une nouvelle blessure, cette fois-ci au doigt, qui l’a empêché de participer à la fin de la saison régulière et au play-in. De retour pour la série de playoffs face à Miami, il n’a pas pu être à 100 % et avoir son impact habituel.
Enfin, c’est Clint Capela, déjà gêné tout au long de la saison par de légères douleurs au tendon d’Achille, qui a dû quitter ses partenaires lors du deuxième tour du play-in face à Cleveland après un contact avec Evan Mobley. Une blessure impressionnante, mais qui s’est avérée moins grave qu’imaginée, puisque le pivot suisse a pu faire son retour lors du game 4 face à Miami. Il n’a toutefois joué que 20 minutes sur les deux matchs auquel il a participé, et sans réellement peser sur le jeu.
En bref, les Hawks n’ont pas été épargnés par les blessures cette saison. Parmi le 5 majeur initial, seul Trae Young n’a pas connu de blessure majeure (et heureusement….). Un nouveau facteur aggravant, mais qui n’explique pas tout l’échec de cette saison.
La défense, le gros point noir
Alors comment expliquer cette désillusion ? Avant tout, par les problèmes défensif. En effet, si l’attaque des Hawks a rarement posé problème (7e meilleur offensive rating de la ligue), difficile d’en dire autant de leur défense. Avec une moyenne de près de 112 points encaissés par match, ils sont presque 2 points en dessous de la moyenne de la ligue et la 8e pire équipe de la ligue dans ce domaine. Ils ont même terminé la saison régulière à la 26e place au defensive rating. Très insuffisant pour une équipe qui prétend retourner en finale de conférence.
Au-delà du manque d’implication collective que l’on a pu constater tout au long de la saison, ces difficultés viennent avant tout d’une baisse de niveau de plusieurs joueurs clés du système défensif d’Atlanta, à commencer par Clint Capela. Candidat au DPOY l’année dernière, le Suisse n’a clairement pas eu le même impact cette saison, que ce soit en terme de dissuasion, de protection d’arceau ou encore de rebond défensif. On peut en dire tout autant pour De’Andre Hunter, dont la défense sur l’homme a été nettement moins bonne cette saison. S’ils n’ont jamais été de grands défenseurs, on peut aussi noter une certaine régression du côté des shooters Huerter et Bogdanović, très friables défensivement tout au long de la saison.
On peut néanmoins trouver des satisfactions dans ce secteur, comme Onyeka Okongwu, qui a confirmé après ses belles apparitions en playoffs la saison dernière, ou Delon Wright, qui s’est révélé être un excellent défenseur sur la deuxième partie de saison.
9e place, victoire au play-in et qualification en playoffs
Neuvièmes de la conférence Est à l’issue des 82 matchs de saison régulière, les Hawks ont dû passer par le tournoi de play-in pour accéder aux playoffs. Au premier match, ils ont facilement dominé les Hornets (132-103) en se montrant à la fois précis en attaque et solides en défense. Au deuxième tour, ils ont eu plus de difficultés à se défaire des Cavaliers : menés de dix points à la pause, ils ont eu besoin d’un excellent Trae Young (32 points en seconde mi-temps) pour renverser la vapeur et ainsi obtenir leur qualification en playoffs. Le strict minimum pour une équipe qui prétendait obtenir l’avantage du terrain…
Des playoffs manqués
Être qualifié en playoffs est une chose. Performer en playoffs en est une autre, et les Hawks n’y sont clairement pas parvenus face au Heat. Étouffés par l’excellente défense des Floridiens, ils n’ont pas su développer leur jeu offensif, à l’image d’un Trae Young très discret (15.4 points et 6 passes pour 6.2 pertes de balle de moyenne). En ce qui concerne la défense, ils n’ont pas su élever leur niveau de jeu et d’implication par rapport à la saison régulière.
Les deux premiers matchs à Miami ont ainsi été à sens unique, Atlanta n’a jamais été en mesure de rivaliser face au leader de la conférence Est. Mais après ces deux défaites, les hommes de Nate McMillan sont parvenus à remporter le game 3 à domicile grâce à un joli comeback en fin de match. On s’est alors mis à rêver : avec Clint Capela de retour et Kyle Lowry et Jimmy Butler absents pour le game 4 à la State Farm Arena, les Hawks avaient une belle occasion d’égaliser la série à 2-2. Une occasion gâchée par une très mauvaise performance de l’ensemble de l’équipe. Hormis De’Andre Hunter (24 points), seul Kevin Knox a inscrit plus de 10 points, c’est dire … Et pour aller chercher le game 6 à Miami, c’était presque mission impossible. Guidés par un Hunter encore une fois impressionnant (35 points et 11 rebonds), les Hawks ont failli arracher la prolongation dans les derniers instants, mais se sont finalement inclinés 97 à 94.
Rendez-vous manqué pour Trae Young et ses coéquipiers, qui rêvaient d’un parcours semblable à celui de l’année dernière, mais ont été surclassé dès le 1er tour face par une équipe de Miami, il faut le reconnaître, largement supérieure. Une série catastrophique, qui a au moins eu le mérite de mettre en lumière les faiblesses de cette équipe d’Atlanta : un manque de rigueur défensive et des difficultés à créer en attaque lorsque sa star est absente ou en difficulté.
Vous aurez pu le constater en lisant ces lignes, le bilan de la saison 2021-22 d’Atlanta est loin d’être positif. Déterminés à réussir la même performance que l’an passé, les Faucons n’ont tout simplement pas été à la hauteur de leurs ambitions. Si la décision du front office de miser sur la continuité à l’intersaison pouvait paraître logique, il semble aujourd’hui évident que cet effectif est trop faible pour viser le titre, et que les Hawks devront se renforcer cet été afin de combler leurs lacunes en défense et à la création. Bien que ratée, cette saison a peut-être été celle d’un déclic qui devra amener à des changements dans le groupe. Au moins, les besoins des Hawks semblent clairement identifiés maintenant.
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